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Primitive Calculators/Slug Guts
Ugly Pumping Muscle - 7''
Sweet Rot 2011

Voyage en terres australes. Voyage dans le passé et retour vers le futur. Voilà la proposition du label canadien Sweet Rot. Réunir les vieux et les anciens, le mythique connu de trois pelés et quatre kangourous et un jeune gang qui a encore du mal à se faire les canines.
Fin 70, en Australie, Primitive Calculators se met au synth-punk, hésite entre le Los Angeles des Screamers et le New-York de Suicide, avant que la moitié du groupe ne suive les traces de leurs potes de Birthday Party dans la grisaille londonienne et que le reste jette l'éponge. Comme les Screamers, ne subsiste plus que quelques bouts de singles mal enregistrés, un album live, des rééditions en pagaille de demos, de live et de raretés qui le resteront. Avant qu'un éphémère bout de gloire ne les rattrape en 1986. Un de leur morceau sert à la bande-son de Dogs in Space, film sur la scène rock local avec l'inénarrable INXS, Michael Hutchence, bien avant qu'il ne se passe la corde au cou. Un succès qui n'a pas dépassé les frontières de l'Australie mais qui permet de remettre un coup de projecteur sur Primitive Calculators, passant d'un seul coup à groupe précurseur ayant influencer tout un tas de groupes rock qui, sans eux, en seraient encore à faire du surf. Bin voyons.
Le morceau de cette bande-son s'appelle Ugly Pumping Muscle et c'est en trois versions que ce tube interplanétaire des Primitive Calculators figure sur ce single 2011. Tel quel, enregistré en 1979 dans leur local de répétition. Live, le 21 février 2009, sur la scène de l'Applecore festival à Thornbury en Australie. Et puis la reprise de Slug Guts, un de ces fameux groupe sans doute pour qui les Primitive Calculators sont le meilleur groupe de rock australien de tous les temps.
Alors, il a quoi dans le ventre ce morceau grandiose ? Hé bien, du putain de fil à retordre. Un déhanché sulfureux à la Suicide, trois notes de guitare tournant en boucle et qui montre une nouvelle fois qu'à cette époque, pas besoin d'avoir la science infuse de la technique pour marquer les esprits. Vous rajoutez une tonne de fuzz, deux synthés préhistoriques, une boite à rythme albanaise de 1954, un chant habité et de la crasse dans tous les recoins de l'enregistrement et l'affaire est rudement bien emballée. Mais la version live de 2009 fait encore plus peur. Dans le bon sens du terme. Le morceau se reconnaît sans problème mais ils ont largué leur matos antédiluvien et l'impact est encore plus fort et sauvage. Slug Guts n'a plus qu'à bien se tenir et il faut avouer qu'ils s'en sortent pas mal. Une vraie batterie marque un rythme presque tribale tournant au ralenti. La basse joue les trois notes de la guitare des Primitive Calculators pendant que la leur de guitare cisaille l'air avec véhémence et remplace avantageusement les stridences des synthés. Seul le chant traînant ne propose rien de spécial, comme d'habitude avec Slug Guts, mais sans que cela ne desserve la reprise. On pourrait croire à un morceau de leur répertoire et pas le plus mauvais.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur Primitive Calculators, Chapter Music a réalisé en 2004 une compilation relativement complète de leur œuvre. Si tout ce qui touche au synth-punk primaire et aux Screamers vous retourne les neurones, Primitive Calculators est une très bonne pioche.

SKX (05/11/2011)