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papaye africantape |
Papaye La Chaleur - CD Africantape 2010 La popochette de Papaye promet monts et merveilles. De la musique de beau calibre, des nuits torrides sur des rythmes effrénés, du muscle bandé et un entrejambe humide pour un maximum de plaisir. Mais une fois les apparats tombés, on peut tomber sur des noix de coco beaucoup moins grosses que l'enveloppe ne laissait supposer. Nous avons donc un générique alléchant. Le batteur qui se déchausse de Pneu, son groupe habituel. Un guitariste de Room 204 qui change de pièce mais pas de numéro et un autre guitariste, chanteur à ces heures, de Komandant Cobra qui change de commandement et acidifie son venin. Que du gay friendly. Et dans ce nouveau projet, on ne peut pas dire qu'ils changent de bord. On retrouve, à l'instar de leurs groupes respectifs (sauf pour Komandant Cobra) ou de leur confrère de label Passe-Montagne, ce même entrain congénital à enchaîner un maximum de plans en un minimum de temps. Passer d'un morceau à un autre sans que l'on s'en aperçoive. Fricoter avec un riff accrocheur, commencer à le déguster, lever le sourcil pour se demander quel est ce putain de bon morceau et être déjà passer au suivant. Papaye envoie la purée en douze titres de deux petites minutes de moyenne. L'éjaculation est continuellement précoce mais ça ne débande jamais. Alors comme avec tous ces disques où ça saute dans tous les sens, il faut un peu de temps avant de prendre ces marques. Et comme je n'y arrive pas vraiment, je prends ça comme un long coït mouvementé, avec ces nombreux changements de positions, ces accalmies, ces courts moments de tendresse, une virilité exacerbée, ces chevauchées fantasques sur le dos d'un math-rock qui n'a heureusement pas oublié le mot rock. Entre deux guitares tentant la brouette bulgare à l'envers, des mélodies furtives sèment le trouble et signent une entente malicieuse. Le batteur ne succombe pas au syndrome Hella et sait rester dans les clous, frappant fort et judicieusement et donne envie au final, de danser nu avec un short rouge. Et surtout, devant ces acrobaties et ces demi-riffs, le groove, le fun restent omniprésents. Cela aurait pu rapidement devenir prise de tête mais, miraculeusement, Papaye a su tirer la quintessence de sa pulpe. Chaque riff, chaque arpège, chaque coup de baguette marquent une symbiose parfaite, rien n'est superflu ou pour la frime et sonne juste de bout en bout. A la profondeur des sentiments, Papaye a préféré l'efficacité et la dextérité d'un bon coup de reins. SKX
(24/01/2011) |