Douceur Macédoine, humeur chicane. Dans la péninsule des Balkans, on sait faire aussi dans le duo. Et la salade est vigoureusement assaisonnée. Puissance de feu d'un croiseur, basse monstrueusement gondolée. Alors qu'on était prêt à citer Godheadsilo, histoire de ne pas trop se fatiguer les méninges, les rythmes de plomb continuent de pleuvoir, la lourdeur s'accentue, ça devient carrément lugubre et ferrailleux et là, c'est surtout Man Is The Bastard qui vous remonterait à la surface, vous retournerait la cervelle. C'est pas joli là-dedans, ça sent le fond de cave et c'est encore plus conséquent avec le chant. Plus précisément, les chants. Le principal est un bon chant impeccablement hurlé, désespéré du bout de ses cordes vocales. Le second, certes moins présent, est hélas un bon gros chant rempli de growls mortuaires. Mauvaise mayonnaise en Macédoine. Une fois fait abstraction avec un maximum de concentration sur le plafond de ce chant de cochons, Od Vratot Nadolu séduit par sa force de pénétration, le moelleux de sa brutalité, la verdeur de sa persuasion. Huit titres qui avancent à un tempo mesuré mais dont chaque coup laisse une marque au sol pour plusieurs années, qu'une simili couche de synthés vient parfois enrober (Gangster Love), un chouilla de samples ou alors on finit juste par entendre des mirages tellement ça cogne là-dedans. C'est pas fin mais ça nettoie bien les conduits auditifs. Port du casque obligatoire.

SKX (19/12/2011)