Je ne sais pas où va Nü Sensae mais ils y vont. A fond. Le duo canadien enchaîne les disques, sans jamais craindre un seul instant voir leur formule de minimalisme noise s'essouffler. Il sera toujours temps de compter les points plus tard. Basse, batterie, la voix de chatte enragée de Andrea Lukiæ et des morceaux qui filent droit, propulsés par leur propre énergie destructrice qui les bouffent de l'intérieur tout en les illuminant. Après un court Tea Swamp Park d'une minute qui se trouvait déjà sur une sombre compilation (Bloodstains Across British Columbia) du label Mammoth Cave, Nü Sensae délivre deux titres, Gumbo et Dust, simples et toujours aussi efficaces. En fait, il existe une petite nouveauté dans la formule à l'économie de Nü Sensae, c'est l'apparition d'un second chant fantomatique, plus aérien, en contrepoint du chant rageur de camionneuse d'ex-RDA, celui du batteur sans doute mais aussi de Lukiæ, apportant une dimension plus mélodique et un brin de douceur sans enlever du piment à leur musique. Ca leur donnerait presque un coté Sonic Youth époque Bad Moon Rising, une aura mystérieuse, montrant en tout cas que Nü Sensae ne se contente pas de toujours répéter à l'infini la même rengaine et va tout faire pour éviter de foncer droit dans un mur qui risquerait de les guetter un jour ou l'autre. En attendant, profitez.

SKX (18/12/2011)