Les aliens sont de retour. Lin, Lan et Len dans leur soucoupe Morkobot redescendent sur terre après un triptyque qui en avait effrayé plus d'un. Le trio italien est une espèce étrange. Pas franchement humain, de plus en plus robot, d'où une musique qui frôle désormais le mécanique et la précision froide comme l'acier. Pas franchement math-rock, moitié coupeurs de têtes, moitié enclumeurs, tendance virtuose, Morkobot joue aussi bien sur la technique que sur l'installation d'ambiances lourdes et rocailleuses. La musique de Morkobot n'a jamais rien eu d'une sinécure mais là on frôle l'overdose. Tout commence bien avec les sept minutes de Ultramorth. Les deux basses et la batterie amènent un groove élastique malgré toute la rugosité de la charpente et les sonorités de cavernes infernales. Le dialogue est de haute volée. On rase les murs mais on est content d'être là. Un très bon titre. Le seul problème est que toutes les autres compositions sont rigoureusement identiques. D'ailleurs, on ne s'aperçoit même pas de la transition avec le second morceau Orkotomb (c'est de l'italien très ancien). Pris indépendamment, chaque morceau possède son charme. Animal sans dent certes mais magnétique. Par contre, l'addition des sept est indigeste. Ce n'est plus de la répétition, c'est de la rage, de l'inconscience. Terriblement austère. Sans une once d'accroche mélodique. On en serait même à trouver le long passage atmosphérique / sortie d'usine de Mör, judicieusement placé en milieu d'album, comme salvateur. Une coupure de quasi neuf minutes comme un puissant bol d'air. Avant de replonger dans la monstrueuse machinerie. Alors que le troisième album Morto arrivait à diversifier les angles de tir, Morko opte pour le suicide collectif. La planète Morkobot est devenue invivable.

SKX (21/12/2011)

P.S. : Optez pour la version vinyle, de toute beauté, avec le CD dedans. Le CD tout seul est très réussi aussi, version digipack trois volets. Et la version numérique est ici, en écoute intégrale.