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    Lvmen 
      Heron - CD 
      Day After 2008  
      J'ai toujours 
        eu une tendresse particulière pour Lvmen. Je ne sais pas trop bien 
        pourquoi. Il y a des groupes comme ça, qui n'ont rien de plus que 
        les autres, qui ne font pas dans l'extraordinaire mais on aime bien les 
        suivre, prendre de leurs nouvelles régulièrement, comme 
        un vieux pote que vous croisez tous les trois ans et avec qui la conversation 
        coule de source. Ou alors tout simplement parce que j'aime les Tchèques. 
        Depuis leur fantastique premier 12'' 
        et leur album Raison 
        d'être, la musique de Lvmen n'a pas vraiment changé. 
        On peut même dire qu'ils ont tout dit d'entrée de jeu et 
        ne font depuis que répéter. En un peu moins bien. Et le 
        fait que les cinq membres actuels n'ont strictement rien à voir 
        avec les six membres d'origine ne change pas l'affaire. Lvmen fait du 
        Lvmen. C'est peut-être pour ça que je les aime bien. Ils 
        ont un coté rassurant. Mondo, 
        leur album de retour en 2006 après six ans de silence les avait 
        montré un brin rouillé. Avec Heron, ils reprennent 
        du poil de la bête. Toujours réduits à de simples 
        numéros (14 à 21), les huit morceaux oeuvrent toujours dans 
        le tragique jamais comique, un hardcore majoritairement instrumental et 
        majestueux ou un post-rock épique, c'est au choix, à tendance 
        cinématographique, les samples prenant une place non négligeable. 
        Avec une telle description, on pourrait penser à nos petits français 
        de Microfilm sauf que Lvmen a sans cesse su garder cette approche franc 
        du collier avec ce qu'il faut de véhémence et d'écorchures 
        pour tenir éveiller. Les compos prennent le temps de s'étirer, 
        grimpent dans l'intensité, les arpèges sont scintillants, 
        les étendues moroses et les reflets d'après guerre. Mais 
        Lvmen, c'est aussi une rythmique tribale, fonçant dans le lard, 
        des lignes de basse flamboyantes et mélodiques, des hurlements 
        vous empêchant de tomber dans la torpeur et des guitares qui n'ont 
        pas peur de vous pousser au cul. La recette gagnante de Lvmen tient dans 
        cet équilibre précaire entre lyrisme chevaleresque et béatitude 
        sans fard, violence crue et atmosphères de fin du monde ne tombant 
        jamais dans le mièvre. C'est souligné par une production 
        aérienne et puissante, caisse claire en avant. Un truc bien à 
        eux et à nul autre pareil, rempli de codes connus mais qu'ils sont 
        les seuls à manier/jongler de cette sorte. Il y a bien quelques 
        longueurs, leurs compos manquent de cette petite flamme qui faisait étinceler 
        leurs deux premiers enregistrements mais Heron donne des ailes 
        et un second souffle à Lvmen. 
        Comme vous êtes des personnes de bon goût, vous vous procurerez 
        forcément la version vinyle. Pochette double et deluxe avec un 
        effet laque sur le Heron pour être bien sûr qu'il ne 
        s'envole pas. Et surtout, deux titres en plus que la version CD. Deux 
        remixes des morceaux 18 et 21, tournant en 45 tours alors que le reste 
        surfe sur du 33. Des remixes que l'on doit au trio Sporto, un doigt de 
        Lvmen et deux autres membres fondateurs. Mais bon, on va dire qu'acquérir 
        ce vinyle, c'est plus pour la frime de l'objet que pour le caractère 
        essentiel de ces deux titres bonus qui font piquez du nez Heron. 
        Une mauvaise note pour finir mais qui ne serait ternir la bonne tenue 
        générale de ce troisième album. 
      SKX (06/08/2011) 
         
          
         
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