Le show de Loto Ball, c'est le show de Hopeless, le roi du pseudo, parti fouetter d'autres chats quand en 2005, son groupe principal, The Phantomb Limbs, est devenu un fantôme pour de vrai. Il souffle sur les cendres de feu-son groupe, balance les oripeaux, tire sur les corbeaux et accentue le cirque de son punk. Sortez trompette et peut-être d'autres cuivres, j'avoue que dans tout ce bordel, on ne distingue pas tout. La ou les guitares, l'inamovible basse, la batterie qui tape dans tous les sens et les synthé acidifiés, coulant des notes acerbes. Avec la voix canardisé et sarcastique de Loto Ball (on comprend pourquoi les Phantom Limbs avait séduit Jello Biafra) pour une couche de vernis éraillé, Levy on the Eyeway est un disque qui mérite qu'on se pende dans la joie et la bonne humeur. Et quand on dit cirque, ce n'est pas qu'un trait d'esprit. Un cirque qui aurait croiser la route de Birthday Party, un Motherhead Bug chaotique avec une valse boiteuse (Poseidon Waltz), des farandoles virulentes (I can be your eyes) et le baisé de la mort qui pique (Dead Kiss), autant de morceaux de choix, de décadence bruyante vous entraînant sur le bûcher dans un pas de danse diabolique. Les huit titres (les trente secondes d'introduction de MC Kenney ne comptent pas) vous sautent à la gorge, un mur du son touffu, le cerveau se vrille, le sens de l'équilibre se perd et c'est fête à tous les étages. Dans la grande sphère malaxant la vie de Loto Ball, ça ballotte dans tous les sens, le sieur est du genre agité alors tant pis si on ne gagne rien au tirage, le plaisir de la secousse passe d'abord.
Après trois ans de silence, Loto Ball revient rouler dans nos campagnes avec un split 45 tours en compagnie du duo de Columbus Paleface Destroyers. Deux inédits s'écoutant ici et qui montre un Loto Ball devenu véritable projet solitaire avec boite à rythmes et machinerie en boucle, épurant le propos et plus désabusé que jamais.

SKX (08/08/2011)