kholes
hozac




K-Holes
s/t - LP
Hozac 2011

Le trou de K-Holes s'appelle Brooklyn, New-York. On a connu trou plus petit. K-Holes, pas l'objet principal de leur désir, soucieux qu'ils sont de passer plus de temps dans leurs groupes respectifs, dont Black Lips est le plus renommé (hélas). Réunion d'un soir qui donne de l'espoir, volonté de faire du surf funèbre qui tourne à l'orage. La récréation finit en album et le surf ténébreux se transforme en cloaque infect avec des surfers tout en cuir se déclarant un amour sans limites. Aux dernières nouvelles, Axel Bauer serait dans le coup.
Heureusement, trois femelles relèvent le niveau. Une à la basse (forcément), une au chant et une au saxophone. Deux mecs en jeans complètent le funeste tableau. Un à la guitare (forcément) et au chant aussi, beaucoup même et l'autre à la batterie. La vague sur laquelle surfe K-Holes est à sa manière très SM car reprenant le rock tel qu'il a été vicié par les Cramps, Birthday Party, The Scientists et Scratch Acid. J'ai mal et j'aime ça. Un mélange de dégoût de soi, de tristes désillusions et de franches marades parce qu'il vaut mieux rire de tout ce cirque. K-Holes varient donc les plaisirs entre marches funèbres où le saxo pleure sa mère avec un rictus au coin des lèvres (saisissante image, essayez un peu), de la reverb plein la guitare et l'envie de commander une autre tournée. Et comme K-Holes débute par un titre gai comme un Grec, le hululant Native Tongues, on tombe tout de suite au fond de son verre pour ne plus le quitter jusqu'au morceau de sortie de piste, Into Black, qui égrène son blues, fatigué mais sonnant presque comme une touche d'espoir (pour les Grecs).
Entre ces deux gaudrioles, K-Holes aura pris soin d'accélérer le rythme, de le soumettre au mode tribal, d'être cacophonique juste ce qu'il faut, brouillon mais vivant, de mettre en scène de joyeux moments de rock'n'roll piquants et qui sentent le caniveau. Mais que vouliez vous attendre de la part de personnes baptisées Bam Bam, Cha Cha Con, Creepy D, Junglaya et Sax 5th Avenue ? L'important n'est pas la profondeur du propos mais l'esthétique, la sensation que ces titres procurent, le déhanchement et il est terrible.

SKX (16/11/2011)