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Hebosagil La Finlande n'est pas que l'autre pays du fromage avec des groupes de samba, c'est aussi un bout de terre retiré où vivent des hommes aux murs rudes et à l'il hagard du nord. Hebosagil, dès sa plus tendre enfance, a été bercé au doux cliquètement du pas lourd d'un Neurosis austère et renfermé. On compatissait et on priait pour que ça aille mieux. Il avait appelé ça Colossal parce que la douleur était à ce point. Trois années se sont écoulées dans les fjords verdoyants avant que Hebosagil ne sorte de son château féodal tapi au fond de la forêt murmurante, pour asséner sa nouvelle table de loi. Les fiers finlandais ont bouffé du Unsane, malaxé du Breach et broyé du Keelhaul parce qu'il faut toujours une pointe de lourdingue pour rester crédible et inspirer la peur. On est en droit de se demander si les buffles ont un avenir. Le morceau marquant admirablement bien cette nouvelle démarche emprunte d'une légèreté printanière, c'est le fabuleux Tämä Mies. Sept minutes de bonheur guilleret à l'arpège aussi facile que d'autres ont la larme à l'il, remettant la sourde tension d'un Only Pain d'Unsane sur le droit chemin de l'échafaud avant que la grande faucheuse de la vie déchire le dernier voile d'espoir dans une fin qui rend aveugle. Et le solo de guitare au milieu ne fait même pas peur. La voix gratte et a mangé du cerf cru pendant que la basse l'a écorné dans les grandes largeurs. Hebosagil est plaqué derrière la nuit comme un malfaiteur. Puissance de l'humilité derrière ces tombereaux de rythmes sans cesse éclairés par le cinglant des arpèges. Arpente la périphérie en ralentissant la cadence pour mieux faire suinter l'adrénaline. On croyait avoir fait le tour de la question avec leurs cousins vikings d'Arabrot. Je me demande si Hebosagil ne dessine encore mieux un sourire torve. Boire un verre de vin par jour stimule le rythme cardiaque. Hebosagil aussi. SKX (07/10/2011) |