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headwax |
Headwax Headwax, nouveau groupe dans le paysage noise français. Une entrée par la grande porte. Trio en provenance de Toulouse qui fait dans le guitare-basse-batterie mais faut croire qu'on n'a jamais rien fait de mieux. La pochette est cartonnée et pleinement rouge, comme était noire et sobre le Handsome de Tar, avec le même effet de logo du groupe en relief. Tout ça doit vous donner une idée du contenu musical et la ville qui ne cesse d'influencer le son de centaines de groupe de par le monde. Oui, Chicago a encore frappé. Mais pas de grands noms derrière l'enregistrement ou le master, tout est fait main et à la maison, édité par les maigres moyens du groupe (200 malheureux exemplaires), emballé avec amour et c'est ce qui fait que c'est encore meilleur. Le son de guitare tout d'abord. Chaleureux, vivant. Une guitare qui prend les devants, généreuse, se démenant avec ardeur. Et les compositions suivent ce même élan naturel et spontané. On associe souvent le noise-rock avec froideur et complexité. Les sept titres de Headwax ont cette qualité rare de jouer avant tout sur l'émotion. Headwax n'est pas du genre à foncer dans le tas, tête baissée et jouer aux gros bras. De la tension contenue, un rythme mid-tempo, des roulements, de la crispation et des attaques, précises, tranchantes. Le plus bel exemple est Few Words. Sept minutes magnifiques qui ont plus de la ballade angoissante que de la cavalcade délirante, avec sa guitare égrenant sa poignante mélodie, un léger harmonica, des samples, des accélérations aussi courtes que décisives et une fin de morceau tout en spleen et en larsen. Pour un très jeune groupe, ils ont déjà compris qu'il ne fallait pas se donner de limites, que le monde du noise-rock est encore plus percutant quand il ne suit pas de règles pré-établies au style. Les sept morceaux possèdent ainsi tous leur personnalité. Que ce soit par l'alternance du chant masculin et féminin, donnant, dans ce dernier cas, une coloration encore plus Bellini/Uzeda ou tout simplement parce que chaque titre bénéficie d'une accroche suffisamment forte, comme le fiévreux He Does ou les envolées de You're Special. On sait d'où vient ce groupe, à qui il rend hommage mais au final, ce disque coule de source, n'a besoin de se baisser devant personne. Une véritable révélation d'un groupe déboulant de nulle part et posant les jalons d'un futur qu'on espère aussi inspiré. SKX (09/09/2011) |