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Hands Up Who Wants To Die
Buffalo Buffalo Buffalo Buffalo Buffalo - LP+CD
The Richter Collective 2011
Hands Up Who Wants To Die/I'll Eat Your Face
Split 10''
The Richter Collective 2010

Le Nick Cave de Birthday Party criait au début de Sonny's Burning : Hands Up Who Wants to Die ! De là à affirmer que le nom de ce groupe irlandais provient de cette chanson, il n'y a qu'un pas que je franchis allégrement. On ne peut dignement pas décider de s'appeler aussi ridiculeusement sans qu'on vous l'ait soufflé à l'oreille. De là à affirmer que la musique de ce groupe irlandais est directement inspirée par Birthday Party, il y a un pas que je ne franchis pas allégrement. A moins de considérer que tous les groupes noise-rock descendent des Australiens expatriés, Jesus Lizard en tête, alors, oui, les quatre gars de Dublin s'inscrivent dans la lignée et s'en sortent très bien, merci pour eux.



Prenons les disques chronologiquement. C'est important la discipline. Quatre titres sortis en 2010 sur un 10'' (avec un CD dedans) partagé avec I'll Eat your Face qui concourt également au jeu du nom le plus con. Hands Up Who Wants To Die n'a pas eu besoin de tour de chauffe pour rentrer dans la vie. Des mecs durs qui frappent qu'un coup pour vous étaler par terre, dans toute votre misérable crasse. Quatre titres tombant tous entre les deux et trois minutes de la part de types ayant déjà compris qu'une rythmique en béton avec un peu de douceur à l'intérieur était une recette imparable. Entre Big'n, New Brutalism et Young Widows, il y a toujours de la place et Hands Up Who Wants To Die s'immisce aisément avec un sens de la composition largement plus élevé que la moyenne. Un mot, mais rapide, sur I'll Eat Your Face. C'est de l'instrumental, que j'ai d'abord pris pour du math-rock viril avant de vite entendre de grosses traces obscènes de trash, consistant à enchaîner le plus de plans affligeant de banalité en un minimum de temps. Car oui, heureusement, les huit titres dépassent rarement la minute.

L'album Buffalo (le dire cinq fois) a beau avoir été enregistré dans un abri anti-bombes de la seconde guerre mondiale, à Offenbach en Allemagne, il ne diffère en rien du split 10''. La ligne de conduite ne bouge pas, sûre, nerveuse, tour à tour souple et angulaire. Il ne faut pas se fier aux apparences du noise-rock des Irlandais, pas aussi virulent qu'il n'y parait. A la manière de Bear Claw, il est fluide, comporte son lot d'arpèges mélodiques, cinglants certes, mais permettant aux compos de respirer, de s'élever et de briller en société. A ce petit jeu là, bien que l'album ne souffre d'aucuns titres plus faibles, les cinq minutes de The Scorpions Crawls forcent l'admiration. Entre le tapis de bombe de la section rythmique, avec la basse en éclaireur, sûre de son autorité et la guitare construisant intelligemment une pression toute en finesse, Hands Up Who Wants To Die titille fièrement les plates-bandes de Jesus Lizard. Le guitariste et ses trouvailles sont d'ailleurs pour beaucoup dans la valeur ajoutée de cette musique où le couple basse-batterie se taille la part du lion. En fait, si il fallait chercher la petite bête, c'est du coté du chant qu'on la trouverait. Une voix forte, puissante mais dont les intonations me chagrine. Comme quelquechose de trop gutturale, velue, s'exprimant constamment sur une tonalité identique pour un manque global de relief.
Reste que Buffalo Buffalo Buffalo Buffalo Buffalo, c'est tout de même du bonheur, du bonheur, du bonheur, du bonheur, et encore du bonheur, et nul doute qu'avec cet art aiguisé de la composition, Hands Up Who Wants To Die n'a pas fini de nous emmerder avec leur nom à rallonge.

SKX (17/09/2011)