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Great Falls
s/t - CD
Dead Accents 2011
Coextinction Release 10 - mp3
Coextinction 2011

Après avoir sorti en début d'année Fontanelle sur Paradigms records, à deux et avec leur amie la boite à rythme, Great Falls sort pratiquement les mêmes titres, mais à trois avec leur nouvel ami le batteur, Phil Petrocelli. Je ne sais pas à quel jeu joue Great Falls mais je prends, sans sourciller, suivant le fameux adage que quand on aime, on ne compte pas. Un CD self-titled, dans un emballage rachitique consistant en un maigre bout de carton mais avec un vrai CD dedans, pas un CD-r et l'habituel artwork du guitariste-chanteur Demian Johnston. D'où un prix honteusement bas. $5.99 (+ le port). Ca ne se refuse pas.
Et le son d'une vraie batterie non plus. Je n'ai jamais rien eu contre les boites à rythme mais les roulements de caisse claire qui claque l'air, la cymbale qui crache son feu, le tom basse qui résonne dans les vallées profondes, c'est de la puissance à l'état brut, l'assurance de la reconquête de tes hormones mâles, un levée de soleil étoilée sur la baie des Cochons en string de lumière, bref, un putain de bonheur. Comme nous sommes tous des paléontologues en devenir et que la précision a du bon, sachez que Great Falls ne reprend que six titres sur neuf de Fontanelle et nous offre, nous le peuple miséreux, deux inédits. Et c'est l'un deux qui ouvre les hostilités. Read Silver, au milieu coule une rivière, du bruit, du fracas et de l'or en barre. Dans cette configuration, Great Falls se rapproche largement de Playing Enemy (l'ancien groupe du Johnston et du bassiste Shane Mehling, je dis ça pour les retardataires). Se plaindre serait inconvenant. D'ailleurs, tout est plus beau sur cet album. Le meilleur exemple est All Clean Necks. Sur Fontanelle, c'était un gouffre sans fond. Là, la chute vertigineuse vers plus de claustrophobie continue, achevée par une sonorité de guitare perçante vous chopant en plein vol et d'un sidérant son de basse ne ressemblant à rien sinon à un coup de pioche dans la viande froide. Plus de lourdeur, plus de lignes de basses ressortant de ses gonds, des morceaux de Fontanelle remaniés, rallongés, une intensité et une torture mentale et physique remontée d'un bon cran, Great Falls nous rappelle que leur passé a rimé avec Kiss It Goodbye et qu'ils sont désormais les seuls à pouvoir fièrement prétendre en porter l'étendard. Great Falls n'a pas fini de nous subjuguer.



D'ailleurs, ils le prouvent avec trois nouveaux inédits qui ont l'absolu défaut de ne sortir qu'en MP3. La faute à Unsane et leur label 100% virtuel, Coextinction records. Chaque mois, depuis le 15 novembre 2010 et un single de Unsane (forcément), Chris Spencer sort un single du vide. Le 15 septembre dernier, Great Falls a profité d'une tournée sur la cote Est, à New-York, pour mettre en boite trois titres en un jour. Deux missiles, Stringer et Horsefeet, taillés dans le Great Falls qui met de la vitesse dans son noise-hardcore de malade. Autant dire qu'on ne ressort pas indemne. Mais c'est rien comparé aux huit minutes qui en disent long rien qu'avec son titre, Replace me with fire. Chaque coup de baguette de Petrocelli creuse un peu plus votre tombe. Difficile de faire plus déchirant que le chant de Johnston. Il y a du Neurosis dans ce morceau, avant que la grosse caisse soit pris de folie meurtrière, impose une cadence de plus en plus rapide, que tout le morceau s'embrase dans un grand feu de joie et qu'on finisse brûlé vif. Mais qu'est ce qu'ils attendent pour sortir ça sur un vinyl ??!!

SKX (03/12/2011)