gaybeast
skingraft
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Gay
Beast
To Smithereens - LP ou CD (mais en mp3 ça devrait être
suffisant)
Skin Graft 2011
Ha ! Enfin
! Avec Gay Beast on va pouvoir ressortir le couplet de Skin Graft,
c'était beaucoup mieux avant. Avant ? Mais oui ! Avant ! Il
y a même presque dix années que le label de Chicago ne nous
a pas donné une bonne grosse trique. Et ce n'est pas avec les fadasses
Gay Beast que cela va changer. Jusqu'ici on donnait le bénéfice
du doute au trio, on fermait les yeux (et les oreilles) face aux bégaiements
vaguement noisy d'un groupe même pas capable d'assurer ses arrières.
Chant de crevette mazoutée par une marée noire dans le golfe
du Mexique, lignes de synthé à faire dégorger un
gastéropode, jeu de batterie à faire hurler un tétraplégique
accidentée de la route
seule la guitare s'en sortait un peu
- chose confirmée par le groupe sur scène, scène
sur laquelle Gay Beast faisait la preuve de toute sa tiédeur et
de son manque d'allant.
Mettons les choses au point : malgré le début très
ironique de cette chronique, la cruauté qui s'en dégage
n'est en aucune façon de la méchanceté gratuite mais
découle du constat, certes de moins en moins écuré
et de plus en plus blasé, de l'inanité présente d'un
label autrefois dangereusement flamboyant et du rejet massif d'un groupe
qui ne va pas en s'améliorant au fil de ses enregistrements. To
Smithereens est le deuxième album de Gay Beast pour Skin Graft
- mais le groupe a fait d'autres enregistrements avant - et il va dans
la direction opposée de celle que l'on aurait voulue voir être
empruntée par lui : les synthés sont de plus en plus envahissants
et on aurait rien contre si au moins ils sonnaient correctement. Le chant
se vautre dans la prétention sans éviter de déclencher
des hurlements de rire, les rythmes virent bien trop à la batucada
putassière et la guitare
bon dieu! Mais où est passée
cette guitare ? Quand il y en a elle est quasiment systématiquement
sous-mixée
Renoncer à l'abrasivité (déjà
très relative) est une chose, la remplacer par une ambition démesurément
et précieusement arty en est une autre et encore faut il pour cela
pouvoir/savoir s'en donner les moyens. Et selon toute évidence,
Gay Beat en est complètement incapable. Au suivant.
Haz (13/03/2011)
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