theforks
maximumdouglas


The Forks
s/t - CD
Maximum Douglas 2010

The Forks a le coup de fourchette aussi insignifiant qu'on a facile le jeu de mot. Et on le prouve. On ne peut même pas dire qu'il y a à boire et à manger dans ce disque puisque en fait, il n'y a rien. Rien à se mettre sous la dent. Le pire, c'est l'impression que ce duo naviguant entre Laval et Angers vient de naître de la dernière pluie. De la jeune chaire fraîche (et jeunes ils le sont) à qui on aurait jamais dit que des duos instrumentaux, il en pleut des hallebardes depuis plus d'une décennie. L'impression d'être d'une originalité incommensurable alors qu'ils sont d'une banalité affligeante.
L'enregistrement live, en trois sessions, sur une seule journée, aurait pu donner une approche, certes pas d'une audace folle, mais un peu plus forte, marquer un surplus de niaque, rentrer dans le lard de cette éternelle échange guitare-batterie qui a vu passer (et mourir) bien des duos autrement plus bandants. Hélas, The Forks ne se démarque pas de la meute. Au contraire, ils auraient tendance à courir après, proposer des plans qui sont loin d'être mauvais mais où on attend désespérément qu'il se passe quelquechose. Dans ce créneau ultra encombré qui ne supporte pas le moyen, ta survie dépend de ta propension à gueuler plus fort que le voisin, à creuser ton propre sillon au lieu de ta propre tombe. The Forks est invariablement plat et si ils prétendent avoir fait un disque vivant, leur vie doit être bien chiante. Mais, histoire de terminer sur une bonne note (c'est soirée mansuétude), on entrevoit quelques espoirs dans leur jeu, d'embryons de lignes de guitare prenantes, laissant augurer d'un avenir meilleur, à condition de regarder le monde bouger autour d'eux.

SKX (21/05/2011)