ediblewoman
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Edible Woman
Everywhere at once - CD
Sleeping Star 2010

Je ne le sentais pas cet album. Après avoir affolé les compteurs noise-rock (Spare me/Calf en 2004) et refroidi les ardeurs (The Scum Album en 2007), je ne sentais pas spécialement le trio italien Edible Woman faire machine arrière. Faire un habile condensé des deux et mettre tout le monde d'accord. Hélas, Everywhere at once poursuit le laborieux chemin de Scum Album, pousse le bouchon encore plus loin et quand le terme Supertramp revient trop souvent à l'écoute d'un disque, c'est pas franchement bon signe. D'accord, il y a de la caricature et une bonne dose de mauvaise foi mais je ne peux tout simplement pas. Je ne peux pas avec cet orgue, qu'il sonne comme un farfisa ou un piano classique. Je ne peux pas avec ces sonorités sixties ou prog seventies. Je ne peux toujours pas avec ce chanteur et sa voix haut perchée qui se voudrait aérienne et affreusement fadasse. Contrairement à ce qu'on peut lire régulièrement, Edible Woman n'a jamais été un groupe instrumental et ce, dès Spare me où le chanteur n'était déjà pas le point fort du groupe. Je ne peux pas avec cette aura musicale rétro, cette persistance psychédélique. Même la section rythmique plus solide et vigoureuse du précédent album ne fait plus illusions (à quelques exceptions/passages près comme le titre To my brother), présentant un ragoût peu appétissant. Le mélange des genres est le mot d'ordre depuis le Scum Album mais cette fois ci, il ne passe pas. Vouloir s'affranchir d'un genre musical comme le noise-rock façon Chicago, c'est leur droit. Spare me/Calf n'avait rien de foncièrement original mais les compos avaient le mérite de posséder du souffle et du coffre. Six ans plus tard, l'Edible Woman est ce truc hybride servant des compos sans saveur, un rock gentillet et insipide qui, sous couvert de mélange, fini par n'avoir pas plus de personnalité qu'une huître avariée.

SKX (14/02/2011)