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The
Dreams Morbido - LP Kill Shaman 2011 Glauque, ce disque est glauque. Il donne envie de recracher son cocktail dont de belles photos parfument le dos et l'intérieur de la pochette. C'est bon de vomir. Duo sinistre, guitare noisy, boite à rythme cheap et synthé à deux balles, ça pue le minimalisme et (Reculons vers le futur avec) la Grande Triple Alliance de l'Est. Avec Nafi (AH Kraken, The Anals, Plastobeton et bien d'autres encore) et Armelle (Crack und Ultra Eczema, Mil Mascaras et bien encore d'autres), Metz marque encore des points et s'en va scorer chez les Américains qui n'en peuvent plus de baver sur tout ce qui sort de ce trou à rats. Kill Shaman sort Morbido et morbide cet album est. Le texte d'un tract de concert parlait de disco au ralenti qui craint. Incapable de faire danser. Morbido met mal à l'aise. Vous englue dans les méandres de leur synth-wave typé années 80 mais en fait, assez improbable. Car ils ont beau essayé de faire du dub, du reggae, du rock, du post-punk, tout est emprunt d'un beat faux, sonne décalé, frappé d'épuisement, d'une sensation tragique et absurde. On pourrait tenter une comparaison avec Kas Product sauf que Kas Product sonne comme une super production à coté de The Dreams. Le chant d'Armelle sonne comme une Nico hallucinée, rajoute au malaise ambiant et le miracle de The Dreams est de réussir à jongler avec toute cette misère, ces bouts de ficelles, ces mélodies rachitiques et les sublimer. Ca ne marche pas à tous les coups mais quand tout est en phase, c'est hypnotisant. Milk by Myself, dont il existe une version digital single sur Beko. Aloha Miami, deux flics pourraves se déhanchant à l'aube dans une boite sordide et déserte, sur un rythme de Tetris qui ne peut que vous faire bouger des coudes, une guitare répétant inlassablement le même riff ensoleillé avant qu'une vague grave de synthé vous fasse voire la boule à facette. Les bras en croix. Morbido fonctionne au ralenti, comme si tout ce que vous voyez, tout ce que vous entendez est déformé par le prisme d'une réalité qui a subi un gros coup de chaud. C'est donc parfois normal de piquer du nez, de rester insensible à cette détresse et de changer de trottoir. Les pauvres, c'est mieux chez les autres. Mais dans l'ensemble, ce premier album de The Dreams est loin d'être un cauchemar, aurait même le don de faire rire avec un Pure Reagge Night d'anthologie et de tenir les sens en éveil, parce que c'est bon quand ça gratte et que ça dérange. SKX (07/09/2011) |