Le rouge sang du vinyle se couple à merveille aux crocs déchaussés et rageurs de la pochette. Divorce n'est pas pour la paix des ménages. Groupe de Glasgow avec trois filles et deux mecs pour un maximum de dommages. C'est qu'on s'emmerde aussi en Ecosse. Rien de mieux que fonder un défouloir. Stridence, anarchie, grincements de dents, uppercuts, Divorce ne se pose pas de questions et triture le bruit dans tous les sens. Esprit no-wave et noise-rock déluré font bon ménage chez Divorce. La ligne de basse de Pipe Down évoque/invoque Jesus Lizard mais Divorce, en matière de vaisselle cassée et larsens en tout genre, va au-delà, autour et n'importe où, du moment que ça saigne. Les jappements gouailleurs avec un fond de salive traînant au fond de la glotte de Sinead Youth vous percent bien la boite crânienne, mais pas comme les japoniaiseries d'un Aids Wolf ou d'un Pre, groupes auxquels on serait tenter de les rapprocher. Les quatre titres de Divorce offrent bien plus de consistance, de folie sans essayer d'en faire des tonnes, de surjouer, canalisant vaille que vaille leur désordre intérieur. Les cinq minutes finales de Scissor Fight sont une baston de choix, un exutoire parfait pour se passer les nerfs. On doit royalement se faire chier à Glasgow.

Depuis ce premier enregistrement, Divorce a sorti un split 10'' avec Comanechi sur Merok records, a changé de chanteuse, est passé à quatre avec une guitariste en moins et vient de réaliser coup sur coup cet été, deux nouveaux singles sur Night School et Gravy records. Deux morceaux sont en écoute dans la rubrique music de leur blog et on est pas prêt de quitter Divorce avec de tels putains de morceaux !

SKX (11/08/2011)