Direction la Floride. La Floride que personne ne veut voir. Ou grouillent les moins que rien et les laissés-pour-compte. Deux groupes de noise moites et étranges, jumelage avec les tarés texans ou quand Pain Teens croisent Sonic Youth. Ca m'emmerde de citer Sonic Youth vu la mélasse que c'est devenu, de devoir préciser à chaque fois le Sonic Youth des années 80 et plus encore, une certaine approche no-wave du bruit. C'est surtout le cas pour Neon Blud. Sur une caverneuse et impassible ligne de basse distordue, Neon Blud tisse un long cauchemar rampant de six minutes (Neon Nites est son nom), bien aidé par une voix féminine froide et insensible qui met du temps à débarquer. La guitare grésille autour, l'adrénaline monte et on ne pense qu'à remettre ça. Mais ça serait négliger la face Diet Cokeheads qui vaut le coup elle aussi d'être usée. C'est encore plus fielleux et pervers. Deux singles précédents nous avaient déjà fait baver. Number To Call, le titre de cet inédit, confirme. Diet Cokeheads élève la conscience du bruit vers des strates où tout fonctionne au ralenti. Le chant, les sifflements de la guitare qui s'étire, les arpèges qui se perdent, le rythme bourdonnant, créant un morceau d'un psychédélisme barré.
Le plus marrant de l'histoire, c'est la version MP3 qui circule sur internet et qu'un loser a mis à la mauvaise vitesse. Le pire de l'histoire, c'est qu'on y verrait presque du feu. A condition de fumer beaucoup quand même. Le vinyle, ya que ça d'vrai, mon p'tit gars !

Pour les nouvelles fraîches, elles ne sont pas bonnes concernant Neon Blud. Le groupe vient de splitter. On se consolera avec un ultime album à sortir. Un jour, peut-être. Un des membres vient déjà de créer un autre groupe, American Snakeskin, avec, entre autre, une minette de Diet Cokeheads.
Pour Diet Cokeheads justement, c'est chaud brûlant. Un single, Ocular, vient de sortir et un split 12" avec The Men est en préparation.

SKX (06/09/2011)