|
Dead
Elephant Dead Elephant,
grosse bestiole qui bouge encore mais plus pour longtemps. Quatre ans
après un Lowest Shared Descent à double vitesse,
le trio italien a choisi son camp et ne propose plus qu'une longue descente
aux enfers grandiloquente. Dead Elephant emboîte le pas du troupeau,
piétine les territoires sludge, doom et autres qualificatifs puériles
synonymes de lourdeur et de grand méchant loup encapuchonné.
Mais ils sont encore loin de pouvoir regarder Neurosis les yeux dans les
yeux, surtout qu'ils leur doivent à peu près tout, encore
loin de pouvoir prétendre régénérer un style
archi rabattu. Excepté le court et vindicatif Destrudo,
férocement noise et exercice dans lequel ils excellent, dernier
signe de leur passé mais qui ne suffit pas à retrouver le
sourire, Dead Elephant aligne en tout et pour tout, trois autres titres
s'embourbant entre neuf et seize minutes. Avec son lot de samples pompiers
et grand-guignolesques, que ce soit sur les marches funéraires
aux débuts de On The Stem ou tout le début (six minutes
au moins) de Downfall Of Xibalba et appelé plus précisément
A Teardop On Your Grave avec claviers et sanglots monotones risibles
qui durent trois plombes. Pour On The Stem, c'est même tout
le morceau qui est catastrophique. Lourdeur ampoulé, chant aérien
à la Jesu avant l'explosion téléphonée, ambiance
qui se voudrait glauque, voix d'outre-tombe, Dead Elephant aime enfiler
les clichés, paye un énorme tribut à Neurosis (en
gros, tout le premier morceau Bardo Thodol), joue la carte du remplissage
alors que la concision leur va comme un gant, comme la vaine et interminable
montée en tension de Downfall Of Xibalba où tout
avait été dit en trois minutes. Alors oui, on peut remuer
la tête de haut en bas sur les coups de butoirs mais ça ressemble
à des coups de boules dans le vide. SKX (19/10/2011) |