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Danisco
(For Beauty) Cette tronche
de bovin enfariné, c'est un peu la votre quand vous arrivez à
bout de cet album. Décapiter, vider, sonner de coups et frigorifier.
Contrairement à une idée reçue, battre la viande
ne l'attendrie pas. Le duo de Pau vous rosse la couenne dans des joutes
basse-batterie austères, bestiales. Vos nerfs se tendent devant
tant d'âpreté, les jointures bleuissent, le bassiste va chercher
dans les sonorités très graves de son instrument, cordes
rocailleuses écorchant les chairs les plus endurcies. Au même
titre que la batterie, alourdissant, ralentissant, concassant le propos.
Une paire rythmique ne donnant pas envie d'esquisser le moindre pas de
danse. Le groove d'un Belly Button ou d'un Sabot avec qui on pourrait
les affilier est explosé de l'intérieur, pourri des cartilages
tout en montrant une souplesse nouvelle. Danisco (For Beauty), c'est la
face rude, découpant les parties de ses morceaux en tranches multiples,
hachant les structures en lamelles expérimentales. Tous les titres
semblent s'enchaîner, donnant l'impression d'un immense banquet
glaciale où tout est mangé cru. Les deux titres de la face
B sont d'ailleurs les deux plus difficiles à ingurgiter. Le duo
a pourtant un invité de marque à la table. Jérôme
Renault, batteur d'un groupe qui aime aussi mettre des bêtes sur
ses pochettes (Kourgane) pour un Corium (fusion-fission-fonte) dont
le titre en dit long sur la teneur en matériaux lourds et la désintégration
finale qui en découle dans un lent mouvement / écrasement
bruitiste. Ce qui ne signifie pas la fin puisque Danisco (For Beauty)
en rajoute une couche dans la souffrance avec Poseïdon, remix
par Sunshine Parker, qui est la piste de trop et ferait trépasser
tout un troupeau avant même l'arrivée à l'abattoir.
SKX (12/12/2011) |