michelcloup

Lucievacarme, Diabologum et plus particulièrement Experience, autant de projets suivis d'une oreille discrète. L'homme en a multiplié d'autres depuis. Un univers à chaque fois à part (c'est déjà ça de pris par les temps qui court), un type singulier dont le chant en français, la diction et le choix des mots sont des paris osés. Un jeu en équilibre précaire. Un artiste aussi agaçant qu'attirant, c'est le paradoxe Cloup.
Pour le présent disque, Michel Cloup vient à quelquechose de plus personnel, d'où ce projet pour la première fois sous son propre nom. Seul mais accompagné. Patrice Cartier à la batterie mais ce sont bien la guitare et les mots de Cloup qui enfoncent les deux compositions dans les méandres de l'intime. Et cet assombrissement est très attirant. Avec une économie de notes et des mots qui sonnent justes, il penche du bon coté de la balance. Sur Le Cercle Parfait, belle sonorité grave de la guitare baritone, rythme métronomique, à la cadence du pas, pesant, son d'une grande pureté, une tension palpable, une émotion sans fard, on se croirait rendu au pays de Spiderland de Slint parti à la rencontre d'encore plus de sécheresse et de dépouillement. Sur Je Te Regarde Dormir, les mots se font plus durs, les arpèges agonisants se détériorent dans un drôle de bruit inquiétant, murmure, larsen, ambiance sépulcrale.
Un album est annoncé pour cette année. L'oreille ne se fera pas discrète.

SKX (07/04/2011)