condominium

Condominium
Warm Home - LP
Condominium 2011

Condominium avait jusque là semé les singles comme des petits pains. Quatre entre 2008 et 2010. Il était temps pour le trio de St Paul, Minnesota, de passer à l'album… qui n'est guère plus long qu'un single ! Une galette qui tourne en 45 tours, sept titres balancés au cordeau. Condominium n'a rien perdu de son esprit punk et pressé. Le disque débute par Life is amazing. Profession de foi d'un groupe qui n'est pas pour se prendre la tête. Et la votre, par la même occasion. Punk-rock-noise historique. Un riff, un morceau, un tube. Life is amazing, c'est vrai, parfois. Condominium souffle sur les cendres du hardcore du début des années 80, le passe à l'essorage de la vielle machine Amphetamine Reptile et grille la vie par les deux bouts. Au risque de faire un album foutoir. Ou, si on veut positiver, ne pas se contenter de jeter en pâture sept morceaux tous identiques et diversifier le tir. Entre deux, trois mini hymnes punks (dont un I don't hate any of you bien burné), Condominium balance aussi de l'instrumental bouche-trou (Why be something that you're not ?) avec des sonorités de claviers, du violon sous électrolyse et tout ce qu'ils ont pu glaner au dernier chamboule-tout de leur saint patronage. Ou alors dérive sur un morceau de cinq minutes (Under Glass) jouant aux montagnes russes sans les dévaler cul sec et achève son tour de chant par un An Arbitrary choice between infinite coexisting realities aussi improbable que son titre, morceau bruitiste et bordélique passant du chant en mode parlé à l'hurlement en règle. Condominium fait défriser plus d'une crête de punks perdus par tant de manque de repères mais sait aussi le brosser dans le sens du pic.
On craignait pour Condominium sur la durée d'un album. Ils n'ont pas tranchés, ont biaisés, ont fait un gros maxi avec du bruit tordu, du remplissage et deux, trois missiles sans haute technologie mais atteignant leur cible et beaucoup de fun. Ca durera le temps que ça durera.

SKX (26/11/2011)