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Cartographer Hats, Capes, Dark Arts - LP+CD Self-released 2011 En direct d'Oakland, un nouveau groupe sur la carte du noise-rock. Guitare en aluminium, Bob Weston dans les parages, Cartographer ne va pas nous faire perdre le nord. C'est sans gêne que l'on peut ressortir le nom de Shellac tant ils ont compris la différence entre pâle copie et divine inspiration. Et puis surtout, Hats, Capes, Dark Arts comporte bien d'autres atouts dont le premier est de faire également du noise-rock façon The Stnnng, notamment pour la voix et ce velouté colérique, ce grondement charnel au fond de la gorge du guitariste et chanteur Ben Adrian (le type avec les oreilles de lapin sur la pochette, c'est lui). Mais si Cartographer doit ressembler à un groupe, c'est avant tout à Replicator. On est jamais aussi bien servi que par soi-même puisque dans Replicator, on retrouvait Adrian (qui officiait à la basse et au chant) et Chris Bolig, batteur venu remplacer dans Cartographer, la boite à rythme avec laquelle Adrian s'amusait, seul dans son coin, depuis 2003, en parallèle de Replicator et une multitude d'autres projets annexes. Replicator, groupe mort dans l'anonymat le plus complet et dont on vous reparlera très bientôt, dans une rubrique nécrologique, de leurs trois albums, notamment leur dernier et un EP sur Radio is Down records. Espérons une destinée plus joyeuse pour Cartographer (complété récemment par le bassiste André Zivkovich) mais la musique de ces deux projets est issue d'une usine identique. Noise-rock tendu, âpre, minimaliste, sans effets mais tout à la force du poignet. Le sens du riff qui foudroie sur place, rythmique imposante et carrée, non dénuée de folie comme sur l'instrumental 40 Ton Military Inspired Crushing Machine. Mais Cartographer possède ce petit plus qui le fait aller vers le haut du panier, le différenciant des nombreux groupes naviguant dans des eaux similaires. Outre la qualité des dix morceaux et de grands moments comme Evil D, The Biggest Asshole in the World ou Drop A Is A Ridiculous Tuning, Cartographer n'est pas qu'un monstre froid et méthodique. Une chaleur, une abrasion naturelle, une épaisseur dans le propos, dont le damné chant n'est pas étranger, rendent cet album tout simplement indispensable. SKX (26/10/2011) |