La description d'un fameux droguiste vinylique m'a fait sursauté. Mettre Shorty et Big'n dans les références, ça de quoi aiguillonné le vieux noiseux qui sommeille en moi. Les moyens modernes mis à notre disposition ont rapidement permis de vérifier que c'était n'importe quoi. Ca n'a pas empêché de mettre un petit billet sur ce bout de vinyle mystérieux, à la pochette toute noire et sans aucunes infos. Tout juste sait on que c'est un duo de Thessalonique en Grèce (et c'est pas tous les jours qu'on chronique un groupe de Thessalonique) et que tout a été enregistré en une après-midi. A écouter ces deux titres, on s'en serait douté. Hyper noise crade saturé, ce ne sont pas des injures (mais ça pourrait) mais le son de Blank Veins. Et là, on se rappelle que la description mentionnait également Brainbombs et Flipper. On est d'un seul coup beaucoup plus près de la réalité. Deux titres de gros bâtards ayant largement abusé d'ouzo et autres substances illicites dont le studio d'enregistrement se résume à un walkman au milieu de la cave de répétition. C'est tellement le bordel là-dedans qu'on jurerait entendre un saxo en plein First And Final Wash (et sur la fin de l'autre aussi). Et pourtant, c'est bien un cuivre qui couine dans le fond. Hallucinations auditives, lave bavante, larsens en pagaille, deux morceaux répétitifs, en boucle et droit dans le mur. On savait que c'était la crise en Grèce mais là, les jeunes sont au bout du rouleau et ce nihilisme crasse est magnifique.

SKX (06/09/2011)