Avant de nous enthousiasmer par la découverte du single Belt Party et avant d'intégrer le catalogue du label de Kong, Brew records, pour un premier album à sortir début 2012, Blacklisters s'étaient fait les canines sur le 45 tours Swords. Et quelles canines ! Tout était déjà en place. La bave suintait au bord des lèvres, la voix légèrement saturée ajoutait à l'accès de rage et Blacklisters pouvait sans problème défier du regard Kong, leurs potes de Leeds, tout en remerciant les grands mercenaires de la noise qui sévissent outre-Atlantique, Jesus Lizard en tête, mais aussi les Italiens de White Tornado. Swords et Again, deux titres de calibres identiques, tout aussi limpides que délicieusement complexes avec le guitariste passant allègrement du riff qui tue à l'arpège virevoltant qui berce. Syndrome de la douche écossaise.
En plus de ce somptueux single avec une pochette luxueuse dans son plastique transparent et imprimé également à l'intérieur, vous avez le droit à deux titres supplémentaires lors de son achat en ligne. Et prendre une louchée de rab de Blacklisters, je ne dis pas non. Minutegun n'est pas un morceau qui tire plus vite que son titre ne l'indique. Six minutes et quelques d'une composition montrant Blacklisters prendre leur temps. Rythme ralenti mais toujours dans la tension qui monte progressivement dans un élan en total contrôle. Quant à OK47, il parachève le travail de façon majestueuse, par sa non moins colossale ligne de basse et la guitare qui s'intercale là-dedans et qui fait décidément un putain de beau boulot. Blacklisters, tête de liste.

SKX (24/09/2011)