Sale bruit sur les ondes. Birth, trio de Chicago et… non, je vous arrête de suite. Si le rock de Birth est noise, il est surtout crasseux et n'est en rien typique du son de certains groupes qui ont fait la réputation de cette ville. Birth est du genre à avoir placé un micro au centre de la pièce, mis tous les volumes à fond, comptez jusqu'à trois et balancer leurs vices avec l'attitude du j'en ai rien à foutre qui va avec. Le rendu possède cette crudité qui vous ronge les os, l'impression d'être dans la salle de répétition du groupe, de ressentir les vibrations de la basse au plus profond du bide, de se débattre avec le fuzz, se fritter les tympans avec un rock qui ne calcule rien et de sourire de contentement car, non seulement les trois musiciens ont l'air costaud et vous ne voudriez pas les vexer mais surtout parce que vous aimez ça. Grand fou, va. Le chanteur est un mix entre celui de The Stnnng et de Clockcleaner, ce grondement sûr de lui et le truc qui peut se perdre dans un écho ténébreux. La musique, ce mot trop noble pour des sauvages comme Birth, tire vers les Pissed Jeans et Clockcleaner certes mais surtout toute cette fange de groupes hargneux et irrécupérables comme Brainbombs ou Drunks with Guns. Du punk-rock primitif qui envoie en vingt petites minutes, huit titres parfaits de saloperie qu'on ne nettoie pas au karcher, huit titres qui collent au bitume, un pur moment de rock'n'roll bruyant, instinctif et nécessaire.

SKX (05/04/2011)