bestialmouths
dais
|
Bestial
Mouths
Hissing Veil - LP
Dais 2011
Un trio de
Los Angeles qui sort de sa cave affronté le soleil. Ce n'est pas
innocement que cette image est utilisée parce que la première
impression venant à l'esprit, c'est de se dire que les corbeaux
sont de retour. Les gothiques ne sont pas tous morts. Les années
80 en force. Ce n'est pas un fait nouveau certes mais ça fait toujours
bizarre.
Bestial Mouths, formation qui fait peur, disposée en batterie-synthé-chant.
Mais assez rapidement le froid apparent et les toiles d'araignées
disparaissent. Le chant de Lynette Cerezo est bien trop incantatoire et
possédé, faisant peser une menace sur frêles épaules
blanchâtres des gothiques. Bestial Mouth, c'est elle. Quand au batteur
sous speed, sa place serait plutôt dans un groupe hardcore que d'allumer
un cierge sur l'autel de la cold wave. Rythmes tribaux, rythme énervés,
Ebrahim Saleh pulse la machine Bestial Mouths pour faire chauffer la banquise.
Il n' y a que les synthés de Christopher Myric pour donner cette
coloration 80's, le réfrigérant qui sert d'huile dans les
rouages. Pas là pour faire de jolies mélodies mais agit
par vagues, par nappes ou par bruitages inquiétants, oripeau lugubre
tapissant le fond d'un décor plutôt austère. Car c'est
par là que le bas blesse. Sentiment qu'il manque quelquechose,
une guitare, un liant, que tout ne peut pas reposer sur la doublette chant-batterie.
Bestial Mouths, pour ce premier album, a avant tout privilégié
un disque d'ambiance, une ferveur noire. Manque encore de vraies compositions
accrocheuses car sur les quatorze titres présents, tous sont fait
du même glaçon et pas un ne vous fait fondre plus qu'un autre.
Que leur mélange de rythmes frénétiques, d'explorations
sonores, d'ambiances sombres et de grande pécheresse véhémente
n'a pas encore trouvé la bonne carburation pour rendre Bestial
Mouths vraiment diabolique. Mais la séduction est en marche.
SKX (22/11/2011)
|
|