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battles warp |
Battles Gloss Drop - CD Warp 2011 Le nouvel album de Battles provoquerait presque un cas de conscience - mais à dire vrai, ce disque ne saurait provoquer grand-chose d'autre, mis à part un ennui profond, et surtout pas un quelconque émoi bienfaisant ou une érection/mouillade incontrôlable. Non. Gloss Drop fait partie de ces disques dont on ne sait quoi faire sinon les jeter à la poubelle et les oublier à tout jamais. Alors, j'en arrive à mon cas de conscience, faut-il ou non parler de Battles et de Gloss Drop ? Peut-on décemment perdre son temps à dire tout le mal que l'on en pense, même avec des arguments raisonnés, pensés, musicaux et raisonnablement dégoutés ? A l'aide de ce truc que l'on appelle au pire le respect objectif et au mieux la tempérance ? Et bien, encore une fois, non. Rien à foutre de la tempérance. Et vive l'intolérance. Non seulement il y en a vraiment marre de tous ces groupes d'invertébrés tropicalistes - autre exemple très récent de groupe monté en épingle alors que son album frise le ridicule et l'abscons : Aucan et son Black Rainbow - mais on peut voir un réel appauvrissement dans la prolifération de toutes ces formations fluorescentes et joyeuses. Si on en parle, ce sera donc pour cette seule et unique raison : la musique indie, celle qui parfois pénètre le mainstream par la bouche pour en ressortir quelques mois (années ?) plus tard par les fesses, vit de dangereux moments d'égarement et de bassesse. Les rockers voulaient juste baiser avec la fille d'à côté, les hippies se foutaient de la gueule des rockers, les punks se foutaient de la gueule des hippies, les straight edges se foutaient de la gueule des punks, les emo kids se foutaient de la gueule des straight edges, les noiseux se foutaient de la gueule des emo kids, les branchés arty se foutaient de la gueule des noiseux et ainsi va le monde : il va vraiment falloir trouver quelque chose pour décimer tous ces groupes à la cérébralité lénifiante, adeptes du sucrage exotique, de la fête tropicale et qui réussissent l'exploit de réunir en une seule composition la démonstration écurante des 70's, le kitsch synthétique des années 80's, le formatage sonore des 90's et, donc, l'inspiration exotique des années 2000. Assez avec l'affreux beat revisité par des néo babloches de Brooklyn. Stop aux roucoulades de garçons-coiffeurs. Non aux ébrouements de télétubbies dans la mare aux canards. Battles, de groupe certes ardu mais passionnant, est devenu un groupe aussi putassier que misérable. Et heureusement que Tyondai Braxton a eu la bonne idée de se barrer pendant l'enregistrement de Gloss Drop, sinon le résultât eût sans doute été bien pire encore. Haz (23/05/2011) |