Une pochette au visuel douteux, un groupe from Berlin avec un nom français sur un label américain répondant au doux nom de S.S records. Ach, pétite fräulein, c'est pour le moins tendancieux. Mais nous savons bien que le punk est très joueur, un brin provocateur et qu'à la question philosophique, peut-on rire de tout, il s'empresse de répondre positivement. En plus, tout le monde sait que le nom SS records vient des initiales des deux fondateurs du label, Sakura Saunders et Scott Soriano (ce dernier étant seul à la barre désormais). Banque Allemande est un trio berlinois vivant dans son bunker depuis un paquet d'années. SS records va tenter de l'en faire sortir en publiant à l'échelle mondiale ce nouveau disque, après un premier méfait cinq titres en 2006, un autre album en 2008 et un single en 2009, disques dont on n'a jamais vu la couleur. SS records vont-ils pour autant faire sauter la Banque Allemande et toucher le pactole ? Ca sentirait l'arnaque. Si le début éveille l'attention, s'annonce prometteur, la lassitude pointe son vilain museau et la fin de mois est difficile.
Eins, une guitare ferrailleuse, super distordue, entre le bruit de la mobylette trafiquée et le tracteur qui tente un décollage, l'originalité de la panzer division mène le bal. Vous le saccage. Zwei, approche monolithique, obsédée, minimaliste, trash-punk-noise répétitif. Drei, une musique qui ne connaît qu'une vitesse, celui du rythme binaire, machine humaine, tchak poum tchak poum, marche ou crève. Crève. Ouvre avec un titre de six minutes pour débuter direct, enchaîne rapidement avec un autre de dix, soit déjà un semi-coma à la fin de la face A. Vier, le chant dans la langue de Goethe rajoute à la rudesse ou à l'exotisme, c'est selon. Fünf, ça vibre de partout, les grésillements irritent, les saignements de nez apparaissent, le rythme sans cesse alerte commence à attaquer les nerfs. T'as l'impression d'avoir remis la face A mais c'est bien l'autre coté qui passe, toujours pareil. Une bonne idée mais une seule, exploiter, essorer à fond. Après ça, plus rien ne saura comme avant mon amour.
Renseignements pris, ce disque est la version vinyle des CDs sortis en 2006, Eine Mille Jazz Funk Greatest et celui de 2008, Masse Blitzt. Tout ça aurait fait un très bon single.

SKX (16/06/2011)