balaclavas
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Balaclavas
Roman Holiday - LP
Dull Knife 2010

Cet album a tout d'abord déçu avant de se révéler séduisant les écoutes suivantes pour, au final, être à moitié convaincant. C'est d'une logique implacable, je me fais peur parfois. Balaclavas vient d'Houston. En France, on les appelle Passe-Montagne. Allo ? Ici la base ? Juste une histoire de cagoule. Roman Holiday ne donne pas envie de passer son week-end à Rome, non mon bel Etienne, et pas que pour la pochette, suave et pittoresque. Le trio Balaclavas compte la fleurette d'un rock sombre et machiavélique, à coup de rythmes tribaux, sur les traces de Bellmer Dolls et Love Life, voir le premier Celebration avant qu'ils ne partent en sucette. On peut rêver plus romantique. La chambre d'écho en action sur la guitare, la basse, limite dub, cogne le plexus, le chant vole dans les ténèbres, hululant avec la lune et les sonorités de synthés ne décongèlent pas l'atmosphère. Snowman, l'abominable homme des neiges d'Australie, n'est pas très loin dans ce cas là. Et puis PIL, bien sûr, toujours dans le coup ceux là…
Mais surtout, malgré cette description de glaçon, Balaclavas garde le sens du rock, créant un mélange avenant, faussement dansant, polyrythmie de sortie, chaleur diffuse et modernité avenante. En fait, là où ça se gâte, c'est sur la fin de l'album. En gros, toute la face B. Après le très Pain Teens Up the Newel (à se demander si c'est pas un sample de Bliss Blood), les trois derniers titres perdent le sens du mot rock et lorgnent vers les années 80, ne suintent plus le venin, rentrent les crocs et font miroiter un saxo sirupeux et un Runes trop bardé d'électroniques. Ce n'est pas catastrophique mais comme ce sont les trois titres de sortie de piste, ça laisse toujours un avis mitigé. D'où retour au début de la chronique. Mais on sent qu'il ya moyen de faire quelquechose, en espérant qu'ils n'envoient pas valdinguer leurs racines rock et l'esprit bien barge à tous les groupes texans au profit de roucoulades electro, de pantalonnades kitsch et d'œillades rétro synthétiques. Sinon, des têtes vont tomber.

SKX (12/08/2011)