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Xnoybis/Pord Pile ou face ? Pord ou Xnoybis ? Qu'importe. C'est une pièce de goudron chauffée à la même pierre noise et allume votre vieux cur dès la première étincelle. Vous réchauffe la couenne d'une musique noise-rock qui a pris tout son sel au début des années 90 et se perpétue sans rien perdre de sa flamme. Pord, Xnoybis, la Lozère, la Picardie, même combat. Difficile de ne pas penser à Dazzling Killmen à l'écoute de ces deux titres. Encore plus difficile de croire (si on se réfère à leur interview dans un ancien numéro de Noise) que Pord n'avait jamais entendu parler de la bande de Nick Sakes, la référence ne leur ayant été révélée que par la suite. Idem pour Xnoybis dont le premier album n'avait pas laissé le souvenir de cette influence. Mais elle est là, puissante tout en étant invisible et universelle. Musique tortueuse, sombre, véhémente, l'art de mettre la pression, sans round d'observation, ne pas lâcher sa proie. La basse de Picardian Fight Song, le morceau de Xnoybis, défonce l'air comme dans les plus belles heures du Tueur Etincelant mais l'énorme passage instrumental après et avant les sourds hurlements ne doivent rien à personne. Joyeux Mimosa, le titre de Pord affichant trois minutes de moins au compteur, n'est pas pour cette raison plus percutant que leur voisin de single. Mais les rafales de caisse claire et le travail de sape encore une fois de cette maudite de basse ont raison de toutes résistances. Avec ce fond de désespoir mêlée à de la rage suintante, cette touche de noirceur qui est la marque des grands et qui s'applique, bien sûr, aux deux groupes de ce split totalement indissociable. Ce n'est d'ailleurs plus un split, c'est de la fusion, du volcanique. De quoi rester sur le carreau comme le type de cette captivante photo. La suite. Vite. SKX (12/03/2010) |