Tinsel Teeth
Trash As The Trophy - LP
Load 2010

Nouveau groupe de Providence, fief de Load records qui vient juste de les signer. Groupe à la réputation sulfureuse en concert dont la principale cause est l'attitude extravertie, exhibitionniste et extrême de la chanteuse. Un David Yow en jupon, sauf qu'elle n'en porte jamais, et qui ferait passer ce dernier pour un enfant de choeur. Et en plus, elle en a une plus grosse que lui. Mais on n'est pas là pour apprécier les prestations scéniques de Tinsel Teeth dont les vidéos commencent à tourner un peu partout. Ce disque s'apprécie sans parler de la petite culotte de la chanteuse. Tout ça n'est que le grand cirque du rock'n'roll (mais on aime ça).
Non, pour parler du premier album de Tinsel Teeth, on va continuer de citer Jesus Lizard et surtout la branche féminine, celle qui faisait déjà voler le noise-rock en éclats, les mythiques Jack-O-Nuts et Jaks ou, plus près de nous, un Uzeda en version trash. Des morceaux nerveux, rêches avec la guitare qui met le feu et la rythmique qui assomme. Basse bourdonnante, tous les instrument au même niveau, dans le rouge, pour un rendu crasseux, les mains dans le cambouis et fier de se montrer ainsi. Car contrairement aux groupes précités où ça claque avec brillant, Tinsel Teeth sont les vilains petits canards du noise-rock. Pas d'Albini dans les parages et ça fait du bien. Ca n'empêche pas les neuf titres de cet album de vous mettre la branlée, sans temps mort, sentir le souffre et la queue du diable. Avec comme cerise sur le fumier, la voix (Stephanie de son petit nom) qui pourrait, dans un moment d'égarement, passer pour un mâle, voir, et ça sans forcer sur les comparaisons, pour le chanteur de Big'N. C'est dire le grondement guttural dont elle est capable par instant. D'ailleurs, c'est tout l'album qui se rapproche de l'univers de Big'n, cette même boule de haine, ces compos d'un même bloc bien noir et tranchant sur les bords. Trash As The Trophy, au tableau de chasse des plus belles réussites noise-rock de ces dernières années.

SKX (17/06/2010)