Satanized/Aids Wolf
Sickness & Hellth : The Secular Chansons of Satanized - CD
Badmaster 2007

Découvert par le biais du split single avec Aids Wolf, Satanized avait déjà martyrisé les tympans en 2007 avec un premier album où il n'y a pas de faute de frappe à Hellth. Juste une délicate attention et un trait d'humour de la part de ce quatuor de Philadelphie pour vous prévenir que vous allez vivre l'enfer. En plus de la maladie. Huit titres comme autant de piqûres. Brèves, incisives, entailles irréversibles. L'impression d'un chaos, d'une déconstruction totale mais c'est chirurgicale là-dedans. Notes aigues d'une guitare volubile et perforante. Frappe de batterie tour à tour décousue, vicieuse, tendue, voir, bizarrement funky (comme un faux air de Arab on Radar sur Satanized Jam Part 1). Tout ça peut apparaître bien complexe mais c'est joué avec la férocité d'un Flying Luttenbachers, en retombant régulièrement sur ces pattes, ce qui fait que l'avis du split avec Aids Wolf ne change pas. Il y a du Grand Ulena / Colossamite dans ce satanique/satané groupe, avec un poil de Crom-Tech. Car finalement beaucoup moins barré que ce à quoi on pouvait s'attendre/craindre. Et c'est pas plus mal. Quand la technicité n'oublie pas de (méchamment) rocker, on obtient de juteuses baffes. Aller et retour. Du rock donc avec de la hargne. Celle d'un chanteur cinglé et hébété, mordant le micro à pleins poumons pour rendre cette bile musicale plus vivante et vivable. Dernier détail : Satanized a inclus un tourne-disque dans sa panoplie bruitiste. Ca s'entend pas au premier coup d'oreille mais cette dernière couche de scratch, de fissssssures et de saletés dans la mécanique rend ce disque définitivement jouissif, un vrai album de noise-rock décapant, brutal et à peine free. Quitte à pourrir en enfer, autant aller au son de Satanized, qui, je l'espère de tout cœur, ne fait que commencer de paver notre chemin.

SKX (16/06/2010)