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Room
204 Jour de grisaille. Lundi pluvieux. Rien de tel que les ballons de Room 204 pour exploser le bas de plafond. Ca pète en couleur et en cadence, le pot d'échappement en guise de narguilé, la sieste en trompe l'il sous la calandre d'un van qui en a chargé d'autres, des duos math-rock, quoique de l'acabit de Room 204, ça pollue moins les rues. Quatre ans qu'on avait perdu les traces de leurs pneus. Un batteur trop occupé à bouffer du bitume avec Papier Tigre sans doute. Retour gagnant pour les Nantais, à San Francisco avec Jay Pellicci (31 Knots) car ce qui vous explose à la tronche d'abord, c'est ce son extrêmement vivant, ce grain inimitable qui donne l'impression d'être transposé dans le studio d'enregistrement et sentir la chaleur des amplis. Huit titres surfant sur le Trans Panda express, continuant de couler une bielle aux tergiversations matheuses. Pléthore de groupes avec ces idées tailleraient des morceaux normaux de quatre minutes. Room 204 ne s'embarrasse pas de superflu et dit tout en une minute trente grand maxi, exception faite de Patrick Swayze, péplum de trois minutes. Le guitariste et le batteur se trouvent les yeux fermés. Les riffs pleuvent, tuent les mélodies dans l'uf ou deviennent binaires quand un soupçon de complexité se pointe, rebondissent sur des rythmes frappeurs et toujours appropriés, mon tout gardant une incroyable limpidité et agilité comme ce The Chinese Plot qui me tourmente. Des claques donnant envie de tendre l'autre joue. Aussi frustrant que addictif car envie de remettre ça aussi sec. Disque euphorisant à consommer jusqu'à plus soif. SKX (11/05/2010) |