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Oxbow Les Français
aimant l'apéro, Oxbow leur offre Songs for the French en
attendant le nouvel album The thin black duke prévu pour
cette année. Quinze années se sont écoulées
depuis que les quatre de San Francisco ont mis les pieds pour la première
fois en France. On s'en rappelle encore comme si c'était hier.
Et si jamais vous aviez tendance à la mémoire courte, Oxbow
est revenu un paquet de fois nous rappeler que les patrons sur scène,
ce sont eux.
Ne voyez donc aucune raison pécuniaire pour sortir ce disque. Oxbow
aime la France et comme on ne pratique pas l'embargo, le monde entier
peut profiter de ce moment d'intimité entre le roi et ces valets.
Pour ce don de soi, Oxbow a invité, dans sa grande mansuétude,
un guitariste Français habitué des joutes soniques au sein
de Heliogabale, le dénommé Philippe Thiphaine. C'est la
face here. Et nul par ailleurs puisque l'attelage nouvellement
constitué se fend de trois inédits. Sans lire
l'insert du disque (mais ça aide quand même !), on sent bien
qu'il y a de l'impro dans tout ça, de l'urgence à composer
coûte que coûte, des approximations et des morceaux dont on
ne sait plus trop quoi faire une fois l'idée de base trouvée/exploitée.
Particulièrement sur 2 P.M., à tourner en rond au
bout de quelques minutes d'une compo qui en compte presque huit. Il faut
toute la force de frappe de Greg Davis à la batterie et les jérémiades
de Eugene Robinson pour nous emmener jusqu'au bout. Cette face Here
donne surtout l'impression d'une longue jam découpée en
trois actes et le meilleur, c'est le second, Coalking. Plus lent,
plus rampant et sournois avec toujours cette cadence de galérien
imposée par Davis et ces monstrueux coups de baguettes. Baguettes
qui disparaissent pratiquement de la circulation sur Well-dressed man
au profit de cliquetis percussifs. Acoustique de la guitare, piano, la
face Here s'éteint progressivement dans l'anonymat d'un
dernier titre sans ressort. Oxbow vit sur ces acquis et l'apport d'un
second guitariste ne fait pas grande différence. En un jour et
180 minutes, il ne faut pas demander la lune. SKX (05/01/2010) |