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Okie
Dokie Le split single avec Nü Sensae m'a douloureusement fait penser qu'un an plus tôt, le 10'' de Okie Dokie était parvenu à ce présent zine, jamais avare d'efforts pour tout chroniquer en temps et en heure (sors ta guitare acoustique au coin du feu et chante la complainte du chroniqueur). En fait, je me souviens très bien des réticences initiales qui ont provoqué l'abandon. L'impression d'écouter Bob Log et son garage-rock minimal dont je ne suis pas spécialement client. On oublie tout et on recommence. A la lumière des deux superbes titres avec Nü Sensae, le rock-trash de Okie Dokie a bien plus à offrir. D'abord parce qu'ils sont trois pour trois fois plus de possibilités donc trois fois plus de plaisir. Si on considère la boite à rythme comme un quatrième membre, l'éclate est totale. Portée par une voix spéciale de détraqué clownesque égorgeur d'enfants derrière son sourire torve et son larynx malade, la musique du trio Californien y gagne en originalité. Huit titres de coyotes à la poursuite de beep-beep sur de courtes et intenses lignes droites poussiéreuses, rock'n'roll punky et amusant sous le fuzz, guitare frottée à pleine vitesse, basse bourdonnante, boite à rythme lapidaire, envie irrésistible de faire du hula-hoop en santiags en riant sous les étoiles. C'est sans doute trop systématiquement la même rengaine d'un morceau à l'autre mais la durée éclair du disque permet de ne pas mourir asphyxier. Et l'avantage de chroniquer des disques en retard, c'est de pouvoir juger des progrès du groupe. Si ils continuent sur la lancée de leur split avec Nü Sensae, leur patronyme ne fera plus rire personne et mettra tout le monde d'accord. SKX (12/06/2010) |