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Brutalism C'est toujours la même histoire avec New Brutalism. Une histoire de chiffres. Les morceaux sont uniquement et toujours numérotés. Les pochettes sont une éternelle histoire d'instruments qu'ils vénèrent jusqu'à les construire eux-mêmes. Des guitares, des amplis, des éléments de batterie. Tout en aluminium, leur seconde peau. Et invariablement le terme Shellac est prononcée dans n'importe quelle chronique de n'importe quels disques de ce trio américain. Et Bob Weston se charge toujours de sculpter leur son. On pourrait se contenter d'un copier-coller des précédents commentaires qui étaient déjà du rabâchage que ça ne changerait rien à l'affaire. Une obstination crasse, un minimalisme de Mormons. New Brutalism, un monde mécanisé, des gammes répétées à l'infini, une impersonnelle représentation et un désir de banalité complètement assumé qui en devient, par la force des choses, une marque de fabrique. Tout l'art réside dans la subtile variation, l'imperceptible changement qui fait passer une composition du statut de besogneuse à étincelante, du vulgaire produit de série au morceau qui vit par lui-même sans qu'on lui colle une référence trop encombrante. A ce titre, Actual Record est leur meilleur disque à ce jour. L'apothéose d'une architecture magnifiée par des artisans. On sait tous depuis des lustres que Shellac est un groupe mort et enterré. C'est donc la dernière fois que vous verrez leur nom associé à New Brutalism. Ca serait leur faire injure tant le trio de Knoxville a su transcender la formule initiée par leurs pères. Surtout qu'à force de labourer toujours le même sillon, New Brutalism fini par dégager sa propre chaleur, sa combustion interne fait d'un rock bouillonnant sous leur apparente et froide exécution. C'est racé, rutilant, plein de souplesse insoupçonnée derrière la rythmique claquante, un chant rageur et une guitare ardente, explosive, inspirée qui est pour beaucoup dans la démarcation par rapport à qui vous savez. New Brutalism a le parfum d'un doux classique à la Big'n et Actual Record est leur Cutthroat. Le temps de parler de ce disque (le vinyl est sorti sur leur propre label - merci Rejuvenation pour le CD - et il faut du temps pour qu'il traverse l'Atlantique), un autre album est sorti. Et à moins d'être le marié en question, vous ne verrez jamais sa tronche (au disque, pas le marié). Personnal Record est son nom et tout y est indiqué dedans. Un disque personnel que New Brutalism a réalisé pour le mariage d'un pote, pressé à un seul et unique exemplaire en version double-LP, emballé dans une boite en aluminium, il va de soi. La pure classe. De vrais gentlemen. Treize inédits dont vous pouvez en entendre cinq ici et quatre là. Où New Brutalism semble encore plus marquer son territoire avec des morceaux anormalement longs (et bons). Ca doit être vraiment un bon pote.
SKX (17/03/2010) |