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Litany
for the Whale Nouveau groupe californien (Santa Rosa), Litany for the Whale frappe fort d'entrée de jeu. Tout en étant suffisamment malin pour noyer le poisson. D'un morceau introductif (A Sleep) qui se confine au monde du silence avant de lentement remonter à la surface dans un dédale de bruitages disparates et croissants, on débouche abruptement sur un geyser fulgurant (A Wake ou l'art de savoir nommer ces morceaux suivant l'émotion qu'ils procurent). Un groupe adepte de la douche écossaise, capable de vous glacer le sang ou mettre le feu au poudre. Allier un sens ultra efficace du riff aussi simple qu'imparable et une touche berceuse comme l'acoustique et désuet Philistines. Voir de faire les deux dans un même morceau avec Die Alone Unloved, mélange détonnant d'un hardcore-noise qui ne choisit pas son camp, attaque virulente fait de chants rageurs et convaincants terminant (façon de parler, c'est pratiquement la moitié du morceau) dans les mêmes crissements expérimentaux que le premier titre. Et repartir en douceur sur Rotting on the Shoreline, faire posément monter la tension (ces chants, toujours ces chants) et finir par un passage qui ne renierait pas Converge. Et que dire de Lord of the Gallows, assaut héroïque et explosif sinon que ce groupe a la science infuse du riff entendu mille fois mais agencé de telle façon qu'il vous fait brandir le poing comme au premier jour. Litany for the Whale aime construire un monde en relief, découpe à sec, juxtapose à brûle-pourpoint, s'offre des bouffées d'air qui ne sont pas des parenthèses futiles (excepté tout de même pour le titre acoustique), jamais ne sonne complexe, au contraire, limpide et claquant, évitant de peu parfois le pathos (le titre de fin Lonesome God) et les effets trop faciles (entre claquant et clinquant, il y a plus que deux lettres de différence) pour dérouler le tapis rouge à un hardcore hybride plus trompeur que la moyenne et vite donner envie d'entendre une suite à ce maxi addictif. SKX (06/04/2010) |