Kylesa
Spiral Shadow - CD
Season Of Mist 2010

Travailler c'est fatiguant, surtout depuis que mon temps partiel a encore été réduit chez Perte & Fracas et c'est par pure paresse également que j'étais réellement tenté à propos de Spiral Shadow, le nouvel album de Kylesa, de faire un copier/coller de la chronique du précédent Static Tensions. Il n'y a rien de personnel là dedans - comprenez que je n'ai rien de particulier contre Laura Pleasants, Phillip Cope and C° mais que pour l'originalité on repassera également - aussi je vais faire un ultime et dérisoire effort à propos de ce groupe de Savannah qui n'est pas prêt d'hanter à nouveau la machine à musique. Parce que Spiral Shadows est un disque de Kylesa plus désolent que jamais et qu'employer des termes tels que - tenez vous bien - crust, sludge ou même hard core à propos de cette bouillie sonore et aseptisée est aussi honteux qu'indigent. On cèdera plus volontiers sur le terme de metal puisque celui-ci accepte très bien les notions de racolage, de putasserie et pourquoi pas de niaiserie. Tout ça à la fois ? Oui, tout ça.
Il y avait encore deux ou trois choses à sauver sur Static Tensions mais sur Spiral Shadows on n'en croit tout simplement pas nos oreilles. L'album commence avec un Tired Climb typique du groupe lorsqu'il décide d'être un peu en colère mais qui demeure tout juste passable (ce son over calibré est tout simplement insupportable) et si on excepte Cheating Energy (au fait : il faudrait acheter de nouvelles pédales d'effet au guitariste) ou Crowded House (tout juste vaillant) et Back And Forth (rigolo), Spiral Shadows est une longue et inexorable descente dans le mauvais goût. Entre les introductions prog, les passages atmosphériques, les plans de guitare appris chez Mike Oldfield, les refrains fédérateurs pour hooligans de fast food, le chant variétoche et la production gonflée mais creuse, ce ne sont pas les envies de distribuer les claques qui manquent d'autant plus que les faux airs geignards et trop trop trop malheureux éventuellement empruntés ici terminent le travail que le ridicule de la chose avait pourtant bien commencé. Le carré d'ass Distance Closing In/To Forget/Forseken/Spiral Shadow est une pure merveille du genre que ce donne désormais Kylesa, le groupe a semble-t-il trouvé la recette du côté obscur de la force dans une boite de kinder surprise. Vous en voulez encore ? Soit : Dust est là pour prouver que Kylesa n'a pas besoin du chant de Laura Pleasants pour se vautrer une ultime fois dans la niaiserie adolescente. Zéro pointé.
Spiral Shadow est le premier album de Kylesa à sortir chez le label français Season Of Mist. Il y a bien sûr une édition vinyle mais également une édition CD + DVD emballée dans un digipak avec joli effet holographique. Exactement la pochette qu'il fallait à ce disque dont la façade sonore ne cache même pas l'inutilité et l'ennui.

Haz (09/10/2010)