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Jokari
Deformation - 10''
Katatak/Boom Boom Rikordz 2010
Jokari
vient de St Etienne. Ne cherchez pas d'allusions salaces ou de trait d'esprit.
Présentation sommaire d'un groupe qui ne présente aucuns
signes particuliers. A part de partager le même chanteur avec Jubilé,
autre groupe en J, lettre qui semble avoir la cote dans le Forez.
Je mets une option pour Janvion. Jokari a déjà commencer
à tirer sur l'élastique (un album en 2008 et un split CD
avec La Seconda Volta encore avant), on prend la balle au bond et elle
est du genre difficile à attraper. Catégorie noise-rock
mais surtout, catégorie déviante. Il n' y a pas que le lettrage
de la pochette qui est déformée.
On aurait pu également parler de la catégorie Oxbow même
si la bande à Eugene Robinson n'est pas encore statufiée
de la sorte quoique en passe de devenir une référence incontournable.
Mais là encore, tout est déformé, un prisme pour
rendre compte de la réalité, on ne s'attaque pas à
une montagne en toutes impunités. Jokari, musique par à
coups, accidentée, traitant sa mélancolie et ces désillusions
avec une guitare de travers sans perdre le sens du tranchant, des compos
qui racontent des histoires et une section rythmique pour enlacer tout
ça avec souplesse mais fermement. Et par là-dessus, entre
et par derrière, vous avez le chant. On avait noté déjà
quelques limites avec Jubilé, mais dans le fatras, les dissonances
et l'attitude punk, ça passait. Dans une musique plus épurée,
cette voix souffle le chaud et le froid. Si on ne peut lui reprocher de
tenter de varier les effets et ne pas tomber dans la monotonie, le résultat
est encore loin d'être concluant. Quand le chant part dans les graves
et qu'il n'essaye pas d'en faire des tonnes, la musique fait un tout.
Ca se gâte quand ça part dans les aigues, dans les miaulements,
gémissements, minauderies ou des cris manquant singulièrement
de coffre. L'hystérie gratuite, ça crispe. Vous avez donc
des morceaux comme Really assez symptomatique du bon et du désastreux.
Entre la complainte punitive convaincante et effets ridicules d'un chanteur
qui gagnerait à plus de simplicité au lieu d'aller au-delà
de ces moyens. Ou sur Layer, alternance d'un chant qui semble être
mégaphoné (façon Hems, une voix à creuser)
avant de subir des jappements moins heureux. Ou pour finir, le What
is fiction qui n'est pas loin d'être le pendant stressant du
Nein Nein! de Jubilé. Sinueux et piquants, les six morceaux
(voir cinq et demi puisque 17 sec ne dure que
17 secondes)
de ce nouveau Jokari ont le coup de raquette solide, rusé et excitant
mais on sait bien qu'à ce jeu là, c'est l'élastique
la plus fragile et elle n'est pas loin de péter à plusieurs
reprises à cause d'un chant défectueux. Et je n'irais pas
chercher la balle.
SKX
(03/12/2010)
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