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Formica
Sequels Suck E.P. - 10''
In My Bed 2009
Dans les
années 50, le formica était censé libérer
la ménagère. En 2010, le Formica nous remémore surtout
que l'indie-rock américain sait ménager nos sensibilités
et offrir une musique intemporelle. Mais on n'est pas à Olympia
chez K records. C'est Rennes ici, Bretagne et Formica, après plusieurs
années de gestation à taquiner le zinc, sort son premier
disque, qui plus est en version 10'', le format des winners. Quatre morceaux
qui vous replongent dans Halo Benders (Calvin Johnson/Beat Happening),
Pavement, Built To Spill, des sonorités qui ne m'étaient
plus familières mais dans lesquelles je me replonge avec délectation.
Formica possède ce goût de la composition simple et essentielle,
à l'image de la batterie sans fioriture et détendue. Et
quand le morceau est près de l'os, dénudé, vous avez
intérêt à trouver la mélodie diabolique, l'air
entêtant sous peine d'être transparent. Formica, dans ce domaine
là, c'est du solide. Guilty makes sex glisse tout seul,
avec suffisamment de nervosité, un chant qui sort de ces gonds
et de dynamisme pour remporter la palme du meilleur morceau. Quoique Cold
milk fiction et sa ligne de guitare éclairée le talonne
de près. On change de face. La moins agitée mais pas la
moins intéressante. Sequels suck me rappelle un titre du
dernier 10'' des australiens de Witch Hats. Fausse tranquillité
mais une petite musique interne qui vous poursuit. Et s'achève
par The Day. Organe vocal caverneux à la Calvin Johnson,
accent à couper au couteau qui ne s'était pas manifesté
jusque là pour ballade rupestre et désabusée. Il
émane de Formica une apparente nonchalance, un subtil parfum d'abandon,
naviguant entre une légèreté et une austérité
que Christophe Sourice, l'ex-batteur des Thugs a su parfaitement mettre
en boite, lui conférant le relief nécessaire pour ne pas
rendre ce disque fuyant. Cette première séquelle ne merde
pas. Sauf que cette Sequel signifie suite et on a hâte de
l'entendre.
SKX (08/02/2010)
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