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The
Dictaphone Mystérieux single où, à part le nom du projet, du label (canadien) et des six titres, rien ne transparaît. Largement suffisant puisque la musique est magistrale. Mais quand même. En cherchant un peu, le groupe The Dictaphone se résumerait à un projet entièrement solo en provenance de Tours, d'un mec qui zonerait aussi dans les Fingertips et Toddi Wellman. Ça fait beaucoup de conditionnel et surtout une belle jambe. Retour à la musique donc et ce petit bout de vinyl chargé jusqu'à la glotte, tournant en 33 tours pour caser les six compos. The Dictaphone a tout du groupe normal. Guitare, batterie, chant avec pas mal d'effets dessus, une autre guitare, de la bidouille et ce qui semble être une absence de basse. A peine note-t-on un certain minimalisme dans le jeu mais rien qui puisse induire qu'un seul homme est au four et au moulin. Des plans répétitifs, des lignes de guitares simplissimes mais qui sont un vrai régal, un sens inné de la mélodie accouchée sans fard, là sur le carreau, le froid carreau, ces mélodies dénudées, détachées avec ce vieux fond de saleté, de larsens qui traînent, de dissonances, de reverb comme si la froidure d' AH Kraken et le garare rock de The Intelligence s'étaient mis en tête de nous faire craquer. Et on craque. On danse aussi. Rachitique et blanchâtre, sur le grandiose Controlled Meetings, le rythme trépidant, sa ligne de guitare qui tient sur une seule note pendant qu'une deuxième vient égrener des arpèges qui pèlent les nerfs. Ils sont tous comme ça les morceaux. Lumineux derrière leur nuage de fumée, limpide même quand ça gratte, d'une mécanique redoutable. Comme quoi on peut faire de grands disques avec trois rien et une grande idée par morceau. Bluffant. SKX (16/02/2010) |