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Desalvo Plus de dix ans après la fin de Stretchheads, P6 a décidé de sortir de sa loge et faire autre chose que la grande folle. Avec son fidèle batteur Richie Dempsey, le fou chantant aimant se travestir en autre chose qu'une bonne soeur, sort le tablier de boucher, le groin du cochon et remet une couche de cris de goret. Les Stretchheads étaient un groupe bruyant et hystérique mais on ne les attendait pas pour autant sur ce terrain de jeu là. Hardcore et noise. Desalvo, avec Allan Stewart à la guitare et Alex Grant à la basse, durcit le ton, piétine la sainte trilogie fumante Converge/Botch/Playing Enemy, la folie d'un Racebannon (sans le metal suintant) et garde un zeste (le sens du chaos plutôt que l'humour) des Stretchheads pour ne pas sombrer définitivement dans les bras du Malin. Les années n'ont pas de prise, ce n'est pas le moment, ce n'est jamais le moment, de s'assagir. P6 se ridiculise comme jamais pour notre plus grand bonheur, tord les boyaux de ces cordes vocales, rompant ainsi avec le style hardcore/oeillère des chanteurs habituels du genre. Quand à la musique, elle découenne sévère, désosse toutes les parties d'une compo et les hache menu menu. Le morceau de viande le plus dense est Tonguescraper Parts 1 & 2 ou comment faire un morceau avec quatre bouts de chair virulents dont un pont musical jazzy très surprenant. Les neufs autres sont plus directs, toujours saignants, avec quelques (très) brefs passages mélodiques, voir dramatico-héroïques sur Cock Swastika et son synthé lyrique, pour s'aérer le palais et mettre un poil de piment. La viande est battue pour être la plus tendre possible mais si l'odeur du sang et de la baston te font souffrir, Mood Poisoner provoquera une drôle de gastro. Pour tous les autres, régalez-vous ! SKX (23/03/2010) |