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Das
Simple
s/t - CD
Autoproduction 2010
Il faut être sacrément joueur et un brin sarcastique pour
se nommer Das Simple quand on fait une musique aussi alambiquée.
Joueur à tous les niveaux. Dans l'esprit et dans le corps. Car
cet album regorge d'un plaisir évident de jouer, de tirer de son
instrument respectif de quoi s'éclater, sans se soucier des limites
et des genres. Ca commence par ce chant bizarre, langue inconnue qui n'en
rappelle qu'une, celle pratiquée par Le Singe Blanc. Et du Singe
Blanc descend de nombreuses similitudes. L'amour du rythme, de la basse
sur le devant sauf que chez Das Simple, il n'y en a qu'une mais elle est
de taille. Le fait que Julius à la fuzz bass soit le compositeur
principal (cinq morceaux sur huit) explique peut-être ce penchant.
Il aurait tort de s'en priver. Das Simple aime quand ça groove,
quand ça cogne et la basse est clairement l'instrument d'où
sont tirées les plus mémorables salves. Das Simple aime
aussi les plans progressifs et psychédéliques et mélanger
l'improbable, mettre du noise-rock, des plans tordus mais aussi des moments
ambiants un poil inquiétant. On sait toujours comment ça
commence mais jamais comment ça va finir et encore moins de quoi
sera fait le milieu. Et le début du morceau suivant est toujours
une surprise. Mais PAS comme Mr Bungle, non pitié, pas ce groupe.
Das Simple avance en rang éclaté certes mais ne se disperse
pas aux quatre vents, ne joue pas dans le registre loufoquerie boursouflée
à grosse production. Le fond de commerce reste rock. Un rock transpercé
de rythmes jazzcore qui ne sont pas mon pain quotidien mais qui ont l'avantage
d'être aussi droits dans leur botte et percutants, de chants aux
intonations très variés, type sampler humain (copyright
Kourgane) et d'interventions à la guitare tout aussi diverses,
entre le tranchant et le solo qui ne se prend pas au sérieux. Le
problème inhérent à ce genre d'album, c'est qu'on
s'y perd parfois, on reprend le cours de l'histoire, on décroche,
on revient, des hauts et des bas. Le haut, c'est le début du disque
(TSLA et Tales of the Galactic Serpent Part 1), très
bon dans la baston et les parties plus calmes très bien imbriquées.
Le bas, c'est plutôt une lente chute de tension, avec certes quelques
soubresauts, mais une énergie qui se dilue, un chant qui disparaît
peu à peu, l'intérêt qui s'effiloche avec des compositions
manquant de souffle. Rien de rédhibitoire mais ce genre de compositions
à tiroirs ne souffrent d'aucune baisse d'intensité sous
peine de rapidement perdre un fil qui n'est déjà pas aisé
à suivre à la base. Avec un enregistrement signé
Nicolas Dick (Kill The Thrill) et un artwork qui interpelle (signé
Yasmine Blum), ce premier album de Das Simple, des Marseillais qui n'ont
rien d'Allemands (encore une feinte du nom) possède tout de même
pas mal d'atouts qui pourraient s'avérer autrement gagnant dans
le futur.
SKX (15/09/2010)
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