The Catalyst
Swallow Your Teeth - LP
The Perpetual Motion Machine 2009

Il aurait été extrêmement dommage de passer à côté de The Catalyst. C'est pourtant bien ce qui a failli arriver. Swallow Your Teeth est le premier véritable album de ce groupe originaire de Virginie, après pas loin d'une dizaine années d'existence et quelques pelletées de singles, splits et un 12' monoface (Marianas Trench, également dispo en CD avec une partie des titres figurants sur les singles susmentionnés). Et oui… Swallow Your Teeth est seulement le premier album de The Catalyst. Et à l'écoute de celui-ci on n'en croit pas nos oreilles. Ces gars ont incontestablement de la bouteille mais ils ont également gardé toute la hargne qui souvent stigmate les jeunes années tumultueuses d'un groupe. Une vraie tuerie. Qui sont-ils ? Jouent-ils dans d'autres groupes ? Je n'en sais rien. Mais ce que je sais c'est que le hardcore de The Calalyst est la meilleure chose qu'il m'ait été donnée d'entendre dans le style - pourtant très fréquenté - et ce depuis des lustres. En 2009, il ne fallait pas oublier The Catalyst et sa musique incroyable. Puisque l'année 2010 est déjà bien entamée, redonnons une nouvelle chance à ce Swallow Your Teeth inratable et intraitable.
The Catalyst a beau venir de ce bon vieux sud des Etats Unis, le groupe n'abuse pas de la lourdeur poisseuse que l'on retrouve chez la plupart des groupes du coin. Désolé, pour une fois on passera au travers des références d'ordinaire quasiment obligatoires à EyeHateGod ou autre Buzzzov-en (ce qui ne m'aurait pourtant pas déplu). Il y a bien une extrême lourdeur et une incroyable puissance chez The Catalyst mais elle ne doit rien aux connotations sudistes et rednecks, le sludge, le bayou, le whiskey frelaté, la violence, les zombis péripatéticiens, les flingues, les putes, la fumette et tous ces clichés hyper rabattus. La musique de The Catalyst est au contraire sèche et vive - parfois très émotionnelle - et lorsqu'elle fricote avec la défonce interstellaire (l'excellent Werewolves Of Washington), on pourrait plus parler de psychédélisme : une basse avec un son énorme qui groove dans le lard et les deux guitares qui montent en chandelle. Concis, abrupt et percutant (I Hate The Future), le hardcore de The Catalyst sait aussi vous transporter avant de vous écraser définitivement la tronche (42012 et son final à deux voix). Et puis un groupe capable d'intituler l'une de ses chansons Lars Ulrich's 1986 Funeral ne saurait être un mauvais groupe. Si vous aimez Wonder, le nouvel album de Knut, mais que vous le trouvez un peu trop froid et trop rigidifié avec ses plans metal, rabattez-vous sur The Catalyst, bien plus organique et vivant. Un grand groupe d'illustres inconnus est né.

Haz (26/06/2010)