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Bilge
Pump Bilge Pump, c'est le souvenir pas si lointain, le 26 septembre 2009 pour être exact, d'un concert à Rennes pour les 11 ans du Jardin Moderne. Un bon amuse-gueule avant Bellini (qui eux-mêmes devançaient Marvin et Year of No Light, ce qui avaient permis de se coucher tôt) de la part de ce groupe de Leeds qui vivait sa première incursion en territoire frenchy. Un groupe discret dont le premier album remonte à 2002 et qui aurait très certainement mérité meilleur sort qu'une humeur massacrante. Cinq ans plus tard (tout de même), en 2007, ils remettaient ça, toujours dans la plus grande discrétion, avec l'album Ruppert the Sky et enfin, en 2010, dans un spectaculaire accès de boulimie créatrice, Bilge Pump revient avec quatre nouveaux morceaux. Un disque à l'image de leur concert. Agréable mais vous glisse dessus irrémédiablement. Un batteur dont tout le monde s'accordait pour vanter la dextérité. Un bassiste compensant son manque de cheveux par une rage débordante et des glandes sudoripares en mode ventilation extrême. Un chanteur-guitariste stoïque à tête de prof de maths mais avec un regard qui en dit long sur les ravages de cette profession. Il est tout pareil le disque. S'écoute avec plaisir et s'oublie sans honte. Rock-noisy qui s'est calmé avec le temps, moins tordu et revêche, privilégiant les mélodies, même si le guitariste sort souvent le grand jeu pour noyer le poisson, surfant parfois à la limite des plates-bandes d'un classic-rock seventies sans se vautrer dedans. De bonnes chansons mais sans la personnalité qui fait la différence, sans la flamme qui fait vaciller les curs tendres et sans le majeur fièrement levé pour enfoncer les bons sentiments. Hormis l'hardiesse du titre de ce 10'' à la pochette qui, elle non plus, ne laissera pas un souvenir impérissable, Bilge Pump rentre dans le rang d'un rock qui n'a pas sur disque la fougue de leur concert. SKX (25/05/2010) |