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Twits
Dispositifs De Tension - CD
Rude Awakening 2009
Formation
montpelliéraine sortant de l'ordinaire. Basse-batterie pour les
fondations, clarinettes (notez bien le pluriel) et un gars chargé
de faire tourner des disques sur des platines (turntables qu'on dit dans
ces cas là). Vous demandez à des potes de passer pour mettre
un peu de voix et un saxophone sur une poignée de morceaux, vous
les enfermez en plein mois d'août dans le Baloard (salle de spectacles
à Montpellier) et vous obtenez huit morceaux improvisés,
précisent-ils au dos de la pochette.
Contrairement au jazz de Tapetto Traci
qui sonne résolument rock, celui de Twits baigne foncièrement
dans le moderne. Pas de swing, pas de limpidité mais un exercice
tumultueux, une masse déglinguée qui séduit autant
qu'elle agace. Vous pouvez être séduit par cette section
rythmique, édifice centrale avec une basse pesante (au son de tracteur
roumain sur Etranglement Des Flux) et ce jeu de baguettes bien
free. Vous pouvez être également agacé par le bourdonnement
de la clarinette comme son solo impromptu sur la fin de Seul avec ses
nerfs où nerf peut-être remplacé par clarinette
qui joue avec
nos nerfs, ou également sur La Comédie
de l'amour (Dispositif Relais) - notez au passage l'ambition des titres.
Vous pouvez être séduit par la tension qu'ils sont capables
d'insuffler et maintenir comme sur Turbulent ou Chroniques d'une
Élongation. Vous pouvez être également agacé
par les chutes de tension et les atermoiements où le quatuor semble
chercher un second souffle (Out par exemple et une bonne partie
du morceau final L'Axe Tord En Périphérie). C'est
le risque de l'improvisation. Difficile de conserver une inspiration constante
sur trois quart d'heure. Twits ne coupe pas la faim mais on frôle
parfois l'indigestion sur des passages abscons qui ne parlent qu'à
eux-mêmes. C'est sans doute le style qui veut ça mais quand
chacun fait son numéro dans son coin, on ne leur emboîte
pas le pas facilement. Par contre, la voix d'Abel Gibert (le boss de Head
records) vient encrée dans la réalité cette musique
volatile, un parlé à la colère palpable pour apporter
de la consistance alors que le rôle des platines tournantes est
plus discutable. On sent bien qu'il essaye de combler les vides, d'instaurer
des ambiances et créer des perturbations mais les platines tournent
souvent dans le vide et son apport reste limité. Dans Dispositifs
de tension, il y a surtout tentatives de tension et le coup n'est qu'à
moitié réussi.
SKX (03/12/2009)
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