Sister Iodine
Flame Désastre - LP
Premier Sang 2009

Sister Iodine bouge encore. Non content de s'être reformé quelque part au début du millénaire, d'avoir enregistré en 2005 un album pour Textile records (que -je vous le rappelle- le patron n'avait pas vraiment aimé) et alors que plus personne n'attendait le trio sur ce terrain là, Sister Iodine remet déjà le couvert sur un tout nouveau label parisien. Flame Désastre n'est disponible qu'en LP et en vinyl transparent, l'objet (assez beau ma foi) est limité à cinq cents exemplaires.
Lionel Fernandez, Erik Minkkinen et Nicolas Sakamoto-Mazet sont en très grande forme. Ils ont remis du combustible humain dans leur accélérateur à misanthropie musicale et même s'ils se foutent toujours et encore plus de composer des chansons, on peut dire qu'il y a de vrais morceaux sur ce disque. Pas de titres avec un début, un milieu et une fin. Pas de chant non plus. Mais quelque chose qui rappelle au monde que question chaos sonore, no wave tribale et noise indus ils en connaissent un sacré rayon. Bande de bourreaux.
Radical, Flame Désastre offre une dizaine de titres gangrenés par des guitares maltraitées, perpétuellement en mode haute saturation, murs du son infranchissables et déchiquetage de toutes bonnes intentions. Là-dessus viennent se greffer des rythmes tribaux, presque martiaux, donnant plus l'impression d'enfoncer le clou que de donner la cadence. Cela fait très mal. C'est même très éprouvant. Nihiliste et répétitif. Vous trouviez qu'Athletic Automaton avait un côté rébarbatif et pénible, comme une torture insupportable et vaine ? Sister Iodine met tout le monde d'accord avec Flame Désastre, magma industriel de stridences et d'explosions lourdes dont le seul but semble être de tout déchiqueter et de tout broyer. Mission accomplie car ceci est très certainement le disque de Sister Iodine le plus violent à ce jour.

Haz (07/03/2009)