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Pre La musique de Pre est à l'image de la photo du mec avec ses altères, vulgaire prise de vue du dimanche sur laquelle vous ne vous attarderiez pas en temps normal mais qui, mis dans un certain contexte, comme par exemple et au hasard, une pochette de disque, peut faire illusion. Mais le subterfuge ne dure pas longtemps. Alors oui, la dissonance des onze titres météorites, le fracas, l'éclat du bruit facile, le bordel immédiat et jouissif attire comme une mouche par une corde à linge. Faut y passer parce qu'on sent que ce truc là, ça va pas durer, ça va se faner très vite, pour mieux se casser une fois qu'on s'est aperçu que c'est beaucoup de bruit pour rien. Pourtant, à l'écouter de plus près, la musique des londoniens n'a rien d'effrayant. C'est rempli de riffs ingénieux (le surf noise efficace de Haircut tacos ou le chaleureux Cold), de mélodies sous l'acide et la scie circulaire d'une des deux guitares, de rythmes sautillants avec l'aide régulière d'une cowbell donnant un petit coté Dog Faced Hermans (mais on va s'arrêter là pour la comparaison !!) et de la voix de la chanteuse asiatique d'origine jonglant entre les jappements et les hou hou hou aguicheurs, jouant à merveille du contraste chant acidulé/petite peste. Mais il n'y a rien de méchant dans ce Pre là, aucun recoins sombres, aucun pièges, un Melt-Banana sans danger (quoique ces derniers ont mis de l'eau dans leur saké) et c'est bien là le problème. Dans un bon jour, vous pouvez trouvez ça amusant et complètement inconsistant dans un mauvais. Vingt minutes à s'envoyer cul sec sans l'ivresse. On ne peut même pas dire qu'on déteste ou qu'on aime cet album. Reste l'indifférence ou un truc qui y ressemble, de la consommation rapide que l'on zappe à jamais dès la dernière note sonnée. SKX (03/09/2009) |