Ovo
Croce Via - CD
Load 2008
Miastenia
- CD
Load 2006

On était resté sur Cicatrici en 2004. Depuis le duo Ovo a eu le temps de sortir deux albums pour l'américain Load records. L'assurance d'une exposition plus grande sur un label réputé pas facile pour les tympans. Le dernier album en date s'appellent Croce Via. On retrouve les deux italiens de service sous la forme primaire qu'ils affectionnent tant. On retrouve surtout la voix unique de Stefania Pedretti. Une voix de camionneuse qui bouffe les cigarettes sans les filtres et qu'elle transforme à volonté en japonaiserie à la sauce italienne ou en diva trash. Mais l'effet de surprise s'est estompé. N'empêche, ça reste l'atout majeur et le garant d'une certaine originalité parce que derrière, l'accompagnement musical rame pas mal. Batterie minimale pour le monsieur barbu. Guitare ou basse en plus pour la dame chanteuse. Pas des tonnes de possibilités mais des duos qui font du bordel comme douze avec si peu et font preuve d'inventivité, on en connaît une sacré paire. Ovo a choisit cette fois la voie de l'austérité. C'est sec, rugueux, écrasant et plus grave que jamais. Un truc à te gâcher ton début d'année. Ce qui n'est pas un problème en soi vu qu'on aime bien se foutre la tronche dans le sac. Mais là, les compos ne décollent pas vraiment. Ca manque d'ampleur, de folie ou plus simplement, ça manque d'inspiration ! La batterie ronronne, tourne en rond. Les lignes de basses ne renversent rien sur leur passage et la guitare à bien du mal à transcender toute cette lourdeur. C'est à l'image du dernier titre de treize minutes Via crucis. On attend désespérément que quelquechose se passe et on s'ennuie ferme sur ce Croce Via.

Préférez lui nettement son prédécesseur Miastenia. Ya largement plus de vie là-dedans grâce notamment à une instrumentation plus riche. En plus de l'indéboulonnable batterie/guitare-basse, le couple rital a mis du piano, du violon, de l'harmonica et c'est largement plus vivable. Les compos sont variées, passant allègrement de la comptine perverse (Coco) à la charge de Mammut. L'ami Bruno à la batterie fait preuve d'une imagination plus élaborée pour ses rythmes pendant que la donzelle nous fait voir tout l'étendue de son talent au chant. Même les vingt minutes finales du dernier morceau passe sans (trop) forcer. Dommage donc que le duo italien ait choisit depuis la voie de la récession…

SKX (01/01/2009)